Le Docteur Philippe Raymond travaille en collaboration avec Philippe Bottero. Le texte et l’intervention qu’il présente permettra à tous d’organiser leur travail en la matière. Nous le remercions ici pour sa disponibilité et sa volonté de transmettre ses connaissances.
INFECTIONS CHRONIQUES A
CHLAMYDIAE PNEUMONIAE, TRACHOMATIS
ET MYCOPLASMA PNEUMONIAE
ANALYSE SÉMIOLOGIQUE SUR 137 CAS
ET PROPOSITION DE TRAITEMENT
I INTRODUCTION
Comme le Dr Philippe Bottero l’a décrit dans son exposé, certaines formes microbiennes, notamment les bactéries intracellulaires, ont la capacité de persister de nombreuses années dans l’organisme, et de déclencher, si le système immunitaire devient moins performant, des pathologies avec atteinte générale, qui deviennent chroniques car la cause infectieuse passe souvent inaperçue.
La persistance bactérienne à bas bruit est déjà bien connue dans certains cas : maladie de Lyme par Borrelia Burgdorferi, fièvre Q par Coxiella Burnetii , infection génitale chronique par Chlamydia Trachomatis.
Mais il s’avère que d’autres pathogènes possèdent les mêmes propriétés : Chlamydophila Pneumoniae (appelée communément Chlamydia Pneumoniae), le genre Mycoplasma (Pneumoniae, Hominis, Ureaplasma, Génitalum, Penetrans, Fermentans...), le genre Rickettsia (Typhi, Conorii, Prowasecki…), Bartonella, Babesia, Ehrlichia, et aussi d’autres espèces de Borreliae.
Plusieurs auteurs ont montré qu’il existait des formes dormantes de ces bactéries, un peu comme les formes sporulées des levures, expliquant non seulement la chronicité de l’infection, mais aussi la moindre virulence, la résistance aux traitements antibiotiques courts, et les rechutes tardives:
- Les formes kystiques des Borreliae sont bien connues.
- Le Pr Giroud dénommait les formes dormantes des Rickettsies : « les corps homogènes »
- Publication de Moulder sur les « formes cryptiques » de Chlamydia Psittaci
- Le Pr Charles Stratton et ses associés de Vanderbilt University, USA ont décrit les « cryptic body » des Chlamydophila Pneumoniae
- Le Pr Luc Montagnier vous a exposé la capacité des Mycoplasmes à engendrer une infection chronique par le biais des nanoparticules
- Kim Lewis (USA), Anju Usman (USA) et d’autres ont étudié les « biofilms » dont certaines bactéries s’enveloppent pour se protéger du système immunitaire.
Personnellement, j’avais déjà remarqué depuis 15 ans, que certains tableaux sub-aigus d’asthénie intense guérissaient spectaculairement après 1 semaine de traitement par macrolides. J’avais appelé cela le « syndrome de fatigue vasculaire », car co-existaient d’autres symptômes généraux notamment vasculaires.
Mais le sujet est bien plus vaste puisque de nombreux patients « passent à la chronicité », et ces pathologies évoluent sournoisement pendant de nombreuses années
Dans notre pratique quotidienne, quels sont les patients concernés ?
Quels symptômes présentent ces patients ?
Comment faire le diagnostic ?
Quelle est la réversibilité de ces symptômes ?
Et avec quel traitement ?
C’est le sujet de cet exposé et de l’étude présentée ci-après.
II INFECTIONS CHRONIQUES ET STRESS OXYDANT
Tout d’abord, il est bon de bien comprendre l’origine multifactorielle de ces pathologies, et notamment que ces infections se développent plus facilement si l’organisme est affaibli par un stress oxydatif.
SYNDROME DE FATIGUE CHRONIQUE
Noter les deux « cercles vicieux » d’auto-alimentation du stress oxydant que sont les flèches rouges :
-
Les infections froides, qui l’aggravent en
retour, et de façon très importante d’après le Pr Montagnier (cf Livre : « Les combats de la vie » , février 2008)
-
Les symptômes psychiatriques (irritabilité, hyper-anxiété, dépression) qui entraînent une moins bonne « gestion »
du stress psychique quotidien, d’où là aussi une augmentation du stress oxydant.
- On peut aussi noter sur ce schéma l’aggravation directe des symptômes par la voie Psychosomatique directe (en fonction du vécu psychique douloureux).
III ANALYSE SÉMIOLOGIQUE
A RECUEIL DES DONNÉES
Il s’agit d’une analyse tirée d’une étude sur 137 patients adultes présentant :
-
Une pathologie chronique non stabilisée sous traitement médical (dépression chronique, syndrome douloureux chronique, fatigue
chronique, colopathie…).
-
Des symptômes multiples, touchant plusieurs sphères (ex : crampes, gastralgies, sueurs nocturnes, lipothymies…) appartenant à
une liste de symptômes déjà
répertoriés dans les études des Dr Philippe Bottero (France), Dr Cécile
Jadin (Afrique du sud) ou Pr Garth Nicolson
(USA).
-
d’autre part une sérologie positive à Chlamydiae Pneumoniae, Trachomatis, ou Mycoplasma Pneumoniae;
Buts de l’étude :
- Confirmer la responsabilité d’une infection chronique à germes intracellulaires dans ces pathologies.
- Répertorier les symptômes significatifs de ces infections, afin d’établir une « aide diagnostique ».
En :
- Contrôlant la disparition de la symptomatologie sous traitement antibiotique ciblé.
- Vérifiant la négativation des sérologies après guérison clinique.
Certains patients présentaient
des sérologies positives à Rickettsia, Coxiella ou
Borrelia (sérologies à rechercher en pratique). Leur prise en charge a été quasiment identique mais ils n’ont pas été inclus dans cette étude en raison de leur nombre insuffisant.
Dans chaque cas, la pathologie chronique était installée depuis plus d’un an : de 1 à 35 années d’évolution avec une moyenne de 9,4 années.
Chaque patient était interrogé suivant une liste de 80 symptômes.
Puis classement par groupes selon les résultats sérologiques :
- 78 cas avec IgA positives à CP
- 24 cas avec seules les IgG positives à CP
- 17 cas avec IgG (et/ou IgM) positives à MP
- 8 cas avec IgA positives à CT
- 10 cas avec IgG seules positives à CT
(dont 29 cas de double positivité sérologique)
Chaque mois, un suivi scrupuleux de chaque symptôme était réalisé pour constater objectivement l’évolution sous traitement.
Mais sur
ces 80 symptômes, tous ne sont pas spécifiques. Certains sont rares,
d’autres sont mal quantifiables pour le diagnostic et
pour le suivi; enfin quelques-uns sont irréversibles.
Après analyse statistique, n’ont été retenus comme critères sémiologiques fiables que les symptômes exploitables, c’est à dire:
- Suffisamment fréquents ou/et suffisamment spécifiques :
(Symptôme
présent régulièrement, plus de 1 fois par semaine depuis au moins 6
mois. Evidemment certains symptômes sont quotidiens, voire
pluri quotidiens et depuis de nombreuses années…)
- Quantifiables par le patient (fréquence d’apparition par semaine/jour).
- Réversibles sous traitement antibiotique.
On en retient une trentaine, que l’on a choisi de regrouper en 19 «critères diagnostiques»
Ces symptômes reflètent l’atteinte vasculaire, musculaire, et l’irritation à distance
provoquée par ces toxines d’origine bactérienne.
Dans cette étude, tous les cas présentaient
au moins 5 de ces « critères », en plus du symptôme « fatigue » (8,9 en moyenne, et très souvent plus de 10
critères par patient…).
De façon surprenante, la clinique était indépendante du type de germe retrouvé: Il n’existe que peu de différences sémiologiques
significatives que la sérologie soit positive à Chlamydiae Pneumoniae, Mycoplasma Pneumoniae ou Chlamydiae Trachomatis.
B SYMPTOMATOLOGIE
I LA FATIGUE
Pour être retenue, elle doit être présente
depuis plus de 6 mois, et quotidienne.
Il s’agit d’un symptôme indispensable au diagnostic.
Son origine est expliquée par la production de neurotoxines d’origine bactérienne.
Elle peut être soit :
- Physique: continue ou « coups de fatigue » soudains (notamment post prandiaux), besoin de sieste, fatigabilité sportive…
- Psychique : Irritabilité, anxiété exagérée, démotivation ou syndromes dépressifs vrais, impulsivité mal contrôlée, insatisfaction
chronique…
- Intellectuelle : difficulté de concentration ("brain fog"), lenteur intellectuelle, troubles de mémoire…
- Troubles du sommeil : Réveils de milieu de nuit
(même par périodes), sommeil non réparateur, somnolence diurne…
Ces 4 types de fatigue sont souvent associés… mais pas nécessairement (la présence d’un seul suffit)
- Il ne faut pas retenir les asthénies d’origine dépressive pure: réactionnelles
à un vécu psychique douloureux, avec culpabilité, dévalorisation, et sans vision de l’avenir
…
II CRITÈRES NEURO-VASCULAIRES (9)
Expliqués physio-pathologiquement par la localisation des bactéries dans l’endothélium vasculaire et la production de toxines vaso-constrictives.
Les 5 premiers critères sont très spécifiques (soulignés
1- Sueurs excessives (notamment nocturnes) ou Flushes ou Rashes
- Sueurs nocturnes : quelquefois seulement localisées au niveau de la nuque, mais souvent intenses et diffuses: les patients
changent de T-shirt au cours de la nuit, trempent leur oreiller…
- Bouffées de chaleur : Il ne faut évidemment pas en tenir compte en cas de
pré-ménopause. Mais elles sont significatives en cas de ménopause confirmée !...
- Rashes (« placards érythémateux ») localisés sur visage ou le torse,
déclenchés généralement après la douche, ou à l’effort. Ils ne sont pas prurigineux.
Dans cette étude, sur les 110 cas ayant répondu
favorablement au traitement, ce critère était présent dans 53% des cas; sa sensibilité au traitement
après 2 mois était de 85% (cf tableau paragraphe IV B 4)
2- Lipothymies positionnelles
- Sensations vertigineuses passagères, souvent lors du passage en position debout,
quelquefois lors d’autres mouvements (ex : en se baissant ou en regardant en l’air)
- Les patients décrivent des « chutes de tension ».
- Fréquence : 44 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 100%
3 Sensations de « palpitations »
Cela peut être une tachycardie passagère, des extrasystoles…
Même si ce symptôme dépend de l’état émotionnel (co-facteur psychique), il est significatif et donc à retenir.
La plupart du temps, l’ECG est normal.
- Fréquence : 41 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 93%
4- Troubles visuels atypiques (flou visuel intermittent, ombres visuelles latérales
fugaces, phosphènes, traits, photophobie excessive …)
- De façon intermittente mais pouvant durer plusieurs minutes : sensations bizarres comme un flou
visuel, ou des descriptions de « vagues », de traits, d’éclairs, de kaléidoscope, et aussi de pseudo
hallucinations (« chat qui passe », souris , araignée, ombre humaine…).
Ce dernier symptôme est, à mon avis, pathognomonique (pseudo hallucinations).
Mais si vous ne les interrogez pas, les patients ne vous le déclareront jamais spontanément !
- Soit ils considèrent cela comme normal (pour se rassurer), soit ils ont peur qu’on les « traite de fous » !
A cause de
cette crainte, ce symptôme est souvent minimisé lors de la première
consultation et c’est le mois suivant, quand il a disparu
(ou quasiment), que les patients nous avouent que ces phénomènes
visuels apparaissaient en fait de façon plus fréquente que ce qu’ils
avaient décrit initialement…
Après 2 mois de traitement, ces « pseudo hallucinations » ont disparu
dans 100% des cas.
- Photophobie: gène par le soleil, mais aussi les phares de voitures, les néons. Ces personnes portent
constamment des lunettes de soleil, ne conduisent plus la nuit…
On constate
l’amélioration de la photophobie (à partir du 3ème mois de traitement en
moyenne), quand les patients ne portent plus
systématiquement leur lunettes de soleil.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, ce symptôme, souvent ancien, disparaît dans 80%
des cas sous traitement anti-chlamydia
.Photophobie :
- Fréquence : 37 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 69%, et 90% à 5 mois
Pseudo-hallucinations :
- Fréquence : 13 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 100%
Flou visuel :
- Fréquence : 29 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 90%
Phosphènes
- Fréquence : 35 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 92%
5- Ecchymoses spontanées ou au moindre choc
Ces patients ont constamment des ecchymoses sur les membres inférieurs, et aussi sur les membres supérieurs. Ils décrivent bien cet état de fragilité veineuse qui est souvent très ancien.
Ce symptôme aussi s’améliore vite (dès le premier mois).
Mais il est
difficile au patient d’admettre que cela a vraiment disparu !
Généralement, à la consultation de fin de première cure, ils
regardent leurs jambes, remarquent qu’il y a moins, ou pas du tout, d’ecchymose, et disent « je n’ai pas dû me cogner ces temps-ci » … c’est à la consultation suivante, quand on constate qu’il n’y a toujours pas d’ecchymose,
qu’il admettent (avec réticence !) que cela est durable et probablement dû au traitement anti-
infectieux.
- Fréquence : 34 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 92%
6- Extrémités froides ou
frilosité générale
- Mains ou pieds ou même oreilles froides; quelquefois de façon unilatérale (plus
spécifique)
Ce symptôme étant souvent très ancien, les patients n’imaginent pas que cela puisse changer … et pourtant…
-
Frilosité : encore un symptôme subjectif, mais que les patients
connaissent bien. La frilosité est indépendante du climat ;
elle est présente même en été (besoin de mettre un lainage le soir).
Objectivement, il s’agit de patients trop chaudement habillés, et on
peut remarquer le changement vestimentaire quand la
frilosité disparaît.
Extrémités froides :
- Fréquence : 56 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 79%, et 97 % à 4 mois
Frilosité :
- Fréquence : 40 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 78% et 96% à 4 mois
7- Dysesthésies des
extrémités
- Elles sont moins spécifiques et il
faut bien les différencier d’un syndrome de compression
nerveuse (canal carpien, compression cubitale, sciatique, névralgie cervico-brachiale…).
Les patients décrivent des sensations
de « fourmillements » ou quelquefois d’hypoesthésies.
- Cela concerne les mains, les pieds ou les jambes, mais aussi d’autres parties du corps, sans correspondance métamérique.
- Elles se
déclenchent spontanément ou après une position prolongée qui limite la
vascularisation : Position assise basse (aux WC par
exemple) ou bras levés (coiffage, bricolage) ou positions nocturnes.
- Fréquence : 48 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 89%
8- Acouphènes intermittents
On retrouve le plus souvent des acouphènes unilatéraux, pluri-hebdomadaires, peu
invalidants.
Malheureusement, les acouphènes très anciens, bilatéraux et permanents sont moins sensibles
au traitement (autres facteurs, irréversibilité ?).
S’il s’agit d’acouphènes permanents, bien vérifier que le bilan ORL a déjà été pratiqué et que toute cause somatique est éliminée.
- Fréquence : 41 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 80%, et 95 % à 5 mois
9- Jambes lourdes vespérales
Ce symptôme, lui aussi, est très bien décrit par les patients, car plus invalidant qu’on ne l’imagine: Jambes lourdes ou douloureuses, ou sensation de « gonflement », plutôt vespéral mais peut être présent dès le matin.
Symptôme pourtant bien commun, non spécifique mais réagissant très bien au traitement...
- Fréquence : 31 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 80%, et 85% à 6 mois
III
CRITÈRES MUSCULAIRES (5) :
Ils sont très évocateurs,
et très sensibles au traitement (améliorés à 90% en moyenne dès le premier mois).
1- Crampes nocturnes ou de repos
Elles concernent les mollets, mais aussi les pieds, les cuisses ou même les mains.
Si elles sont unilatérales, il s’agit souvent du même côté.
Elles peuvent aussi être positionnelles (mais ne pas retenir les crampes après l’effort).
Il s’agit d’un symptôme fréquent en médecine générale, dont les patients se plaignent
volontiers… et traité classiquement par des cures de magnésium ou de quinine.
- Fréquence : 42 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 87%, 97 % à 3 mois
2- Myoclonies ou sursauts d’endormissement
Il s’agit de sursauts pendant la phase d’endormissement, vécus comme « l’impression de tomber »
Seul l’interrogatoire systématique permet de repérer ce symptôme, car les patients n’en parlent jamais spontanément.
Ces myoclonies sont constatées encore plus objectivement par le conjoint.
- Fréquence : 33 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 78%, et 100% à 5 mois
3- « Impatience » des jambes, diurne
- Attention, il ne s’agit pas du SJSR (syndrome
des jambes sans repos) qui est vespéral ou nocturne, incontrôlable, associé à sensations neurologiques anormales, obligeant à se lever …
Cette « impatience » est diurne ; elle survient en
position assise ; Elle est très fréquente et connue de tous.
C’est une trémulation de la jambe (et du talon), de haut en bas. Ce mouvement est automatique, mais peut être contrôlé (stoppé).
C’est un symptôme souvent très ancien, que le patient associe (à juste titre) aux périodes
de stress psychique (co-facteur psychique), mais qui progressivement devient pluri-quotidien et
indépendant des périodes de stress.
A la longue, même l’entourage est agacé !
Les patients sont très surpris de voir ce symptôme disparaître ou même s’améliorer simplement …
- Fréquence : 23 %
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 92%
4- Fasciculation d’une paupière
La paupière « frétille » de façon passagère.
Généralement considéré comme un signe de fatigue psychique ou physique, ou carence
magnésique.
Mais devient très significatif s’il est pluri-hebdomadaire depuis plusieurs trimestres …
Plus rarement, ces fasciculations peuvent toucher d’autres muscles : membre supérieur, thorax ou abdomen, donnant des impressions bizarres et inquiétantes
au patient.
- Fréquence : 36%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 97%
5 Besoin d’inspirer profondément
(sensation de « manque d’air »)
Il s’agit d’une oppression thoracique, soulagée
par une grande inspiration ou bien une expiration profonde (plus rarement). Cela ressemble à un
« gros soupir ».
Les patients reconnaissent ce symptôme immédiatement quand vous le mimer !
Il est souvent pluri quotidien.
Il est toujours vécu comme la conséquence d’un état de stress psychique.
Il a été classé dans les critères musculaires car il semble en rapport avec une contracture
des muscles intercostaux, et un besoin d’étirement de ces muscles
- Fréquence : 47%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 89%
IV
CRITÈRES « IRRITATIFS » (5)
Ce sont des symptômes présents quotidiennement
Ils ont été regroupés en 5 critères. Les trois premiers sont très spécifiques (soulignés).
1- Prurit cutané
Prurit sine materia … sans éruption ni érythème…
On peut voir tous les stades:
- Soit diffus et intense avec lésions de grattage, très invalidant.
- Soit de simples démangeaisons localisées : elles sont aussi significatives, s’il s’agit toujours de la même zone et si elles sont quotidiennes (souvent vespérales).
Zones concernées: cuir chevelu, avant-bras, crête tibiale, lobe oreille, nuque …
- Fréquence : 41%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 89%
2- Arthralgies ou myalgies migratrices, ou tendinites multiples
- Il s’agit là aussi d’un symptôme très évocateur : les patients décrivent
un point douloureux, localisé à une articulation, qui
dure quelques secondes, minutes, ou heures sans raison, quelquefois intense mais cédant spontanément.
Quelques dizaines de minutes plus tard, un nouveau point douloureux apparaît dans une autre articulation.
Cela se répète plusieurs fois par jour.
Le patient décrit ainsi des douleurs articulaires mobiles, fugaces, génantes mais sans substratum anatomique ni biologique pour le médecin qui considère ces douleurs comme fonctionnelles; d’autant plus qu’elles sont
souvent associées aux autres symptômes qui sont eux aussi d’allure fonctionnelle.
Ce sont ces fameux patients qui ont toujours « mal partout » !
Moins fréquemment, il peut aussi s’agir de zone douloureuse musculaire, ou tendineuse.
(Patients avec tendinites multiples, syndromes douloureux chroniques…)
A l’extrème, ces points douloureux sont permanents et donnent un syndrome fibromyalgique.
- Fréquence : 41%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 80%, 96% à 5 mois
3- Irritations oculaires
Les patients se frottent régulièrement les yeux, décrivent des « yeux qui piquent », du
« sable dans les yeux ». Ils responsabilisent le travail sur écran …
A l’examen : pas de conjonctivite vraie mais souvent une paupière inférieure irritée.
Quelquefois, ces patients sont déjà traités par des larmes artificielles pour syndrome des
yeux secs…
- Fréquence : 40%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 84%, et 96 % à 5 mois
4- Irritations pharyngées
ou rhinite chronique
- Pharyngite chronique ou simple gène pharyngée permanente obligeant le patient à « se
racler la gorge » régulièrement.
- Rhinite obstructive ou rhinorrhée per-annuelle, souvent matinale
Les autres diagnostics ayant, comme toujours, déjà été éliminés (sinusite, RGO, allergies…)
Irritations pharyngées :
- Fréquence : 29%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 91%
Rhinite chronique :
- Fréquence : 35%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 67%, et 97 % à 5 mois
5- Gastralgies ou dyspepsie ou Troubles du transit ou Troubles Fonctionnels Intestinaux
Ces symptômes gastro-intestinaux sont
regroupés dans un même critère diagnostique. Ils sont
très fréquents, invalidants, variables selon les patients, mais là aussi, s’améliorent sous traitement antibiotique de façon surprenante pour le patient comme pour le médecin !
Et l’on peut ensuite constater la diminution ou la
suppression des traitements symptomatiques antérieurement pris.
Sont à retenir :
- Les
gastralgies/dyspepsies chroniques, sans signe endoscopique, nécessitant
souvent des IPP/prokinétiques au long cours (après avoir
éliminé un ulcère GD, la présence d’Helicobacter pylori ou une oesophagite)
- La diarrhée chronique, la constipation chronique, la colopathie, les TFI.
Gastralgies :
- Fréquence : 43%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 94%
Dyspepsie / nausées :
- Fréquence : 16%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 94%
Diarrhée chronique :
- Fréquence : 15%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 94%
Constipation chronique :
- Fréquence : 18%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 70%, et 95 % à 5 mois
Colopathie / TFI :
- Fréquence : 24%
- Sensibilité au traitement à 2 mois: 78% et 96 % à 4 mois
Donc en résumé, si votre patient chronique, fatigué (ou dépressif) présente 5 de ces 19 « critères diagnostiques » , plus
d’une fois par semaine, (avec au moins 1 critère vasculaire, 1 musculaire et 1 irritatif) depuis plusieurs trimestres, vous pouvez évoquer une origine infectieuse,
demander un bilan sérologique du type :
Chlamydia
Pneumoniae, Chlamydia Trachomatis, Mycoplasma Pneumoniae, Borreliose,
Rickettsioses, Coxiella Burnetii, et selon le contexte
Mycoplasmes urogénitaux (M. Hominis et Uréaplasma Urealyticum),
Chlamydia Psittaci, Helicobacter Pylori, Anticorps antistreptococciques.
Les 137 cas de cette étude présentaient tous ces 5 critères, et l’on obtient après traitement
par Macrolides ou Cyclines (cf tableau paragraphe
C) :
- 110 très bons résultats : disparition d’au moins 90% des symptômes.
(selon le groupe sérologique : de 75 à 87 % de succès thérapeutiques, sauf dans le
groupe IgG CP : 58 %)
- 18 résultats mitigés : amélioration des signes cliniques mais jugée
insuffisante.
- 9 échecs : quasiment aucune amélioration après 2 mois de traitement.
Les patients décrivent souvent d’autres symptômes, qui peuvent être en lien avec une infection chronique :
Soit des symptômes peu spécifiques: céphalées atypiques, migraines vraies, otalgies, éruptions cutanées variées, eczéma, allergies, cystalgies, leucorrhées, saignements gingivaux, lombalgies, douleurs atypiques, perte de l’odorat, dyspnée d’effort, troubles des phanères…
Mais aussi des symptômes particuliers du patient, plus « personnels ».
L’essentiel est de les noter.
On sera souvent surpris de voir qu’ils disparaissent eux aussi avec le traitement antibiotique, parallèlement aux autres symptômes.
VI DISCUSSION
a : Il s’agit d’un ensemble de symptômes :
- Familiers pour les médecins, considérés souvent comme fonctionnels, et pour lesquels nous avons peu de traitements à part quelques traitements symptomatiques.
Il s’agit d’un bel exemple « d’évolutionisme » de la part de ces bactéries capables de persister dans l’organisme sous des formes chroniques, peu virulentes et difficilement diagnosticables…
- Améliorés ou masqués par les psychotropes,
Remarque : Dans ma patientèle, 50 % des dépressifs chroniques que je suivais, présentaient de tels symptômes et 80% d’entre eux ont guéri sous traitement antibactérien…
- Quelquefois améliorés par les techniques de gestion du stress, relaxation, magnésium, vitamines, anti oxydants…
- Aggravés en cas d’excès de stress psychique.
- Ces symptômes correspondent à la définition du Syndrome de Fatigue Chronique, mais seul un petit nombre de patients a réellement eu ce diagnostic posé.
b : Il faut bien éliminer :
- Toute cause psychosomatique directe (suite à deuil, rupture, conflit relationnel, professionnel, familial..). Mais les deux causes (psychosomatique et infectieuse) peuvent co-exister (ou l’une ayant entraîné l’autre) et seront toutes deux à traiter.
- Les autres causes somatiques classiques (vérifier bilans déjà faits)
Souvent, ces patients « traînent » depuis des années, ont vu de nombreux médecins et tous les bilans ont déjà été faits. Pour eux, tester un nouveau traitement sur quelques mois n’est pas un problème.
c : Il existe une liaison directe entre Infection Chronique et Stress Oxydant. Mais ces symptômes sont-ils dus au SO ou à l’infection ?
- En faveur du Stress Oxydant :
-
Symptômes quasi identiques quelque soit le germe
-
Symptômes améliorés avec le traitement antioxydant et qui peut suffire si la pathologie est récente (patient jeune).
-
Symptômes présents même quand l’hygiène de vie est bonne.
-
Souvent persistants si traitement antioxydant seul.
-
Ces symptômes disparaissent sous antibiotiques seuls dans 80% des cas.
En fait, les 2 traitements sont souvent complémentaires.
d : On remarque une association de symptômes variés qui signe une atteinte générale de l’infection : dans chaque cas de l’étude, on retrouvait au moins 1 critère neuro-vasculaire, 1 critère musculaire, et 1 critère irritatif.
e : En pratique, quels patients doivent attirer l’attention ?:
- Patients qui se plaignent de crampes, de douleurs atypiques ou chroniques, de dysesthésies, de palpitations, de
lipothymies,
- Patients avec gastralgie chronique, rhinite ou pharyngite chronique, colopathes
- Patients chez qui l’on constate une « impatience des jambes » ou des
ecchymoses.
- Patients dépressifs chroniques, insomniaques, hyper-anxieux, ou « fonctionnels »
- Et puis tous ces patients toujours insatisfaits, les « renfrognés
chroniques » …
f : Rappels :
- Le symptôme fatigue est indispensable.
- Les co-infections ne sont pas rares (1/5 des cas).
- Il n’est pas toujours facile de faire la part entre cause psychique et cause infectieuse ; qui « s’auto-entretiennent » (cf boucle du schéma initial).
C RÉSULTATS EN FONCTION DES SÉROLOGIES
Un suivi des sérologies a été effectué tous les 3 à 6 mois après la fin du traitement pour vérifier leur négativation.
Pour Chlamydia Pneumoniae : Négativation des IgA 6 à 18 mois après la fin du traitement :
- 37 cas exploitables (sur 68) : 20 cas de négativation des IgA
9 cas de nette diminution des IgA (moins de 1,5 fois le seuil)
6 cas de diminution des IgA.
2 cas d’IgA inchangées 1 an après traitement.
0 cas d’IgA augmentées.
IV Hors étude : D’autres pathogènes sont responsables d’infections chroniques avec des tableaux cliniques similaires.
En pratique, on retrouve des sérologies positives à Borrelia, Rickettsia et Coxiella, avec le même taux de succès thérapeutique (80% environ).
Si toutes ces sérologies sont négatives, et que le tableau clinique correspond à celui décrit plus haut, on constate encore 50 % de succès thérapeutiques ...
Explications :
IV TRAITEMENT
A ACTIONS POSSIBLES
Selon le schéma initial, on constate que l’on peut agir à différents niveaux :
Améliorer l’Hygiène de vie, agir sur le Stress psychique (Psychothérapie, Psychotropes) prescrire des Antioxydants, des Immunostimulants, des Antibactériens naturels, des Antifongiques.
Mais le traitement des infections chroniques par Antibiotiques est incontournable
(action sur les deux flèches rouges du schéma initial).
Dans cette étude, le traitement antibiotique était donné seul pendant les 2 premiers mois. En fonction des résultats, si nécessaire, on pouvait ensuite y associer des anti-oxydants, des immunostimulants naturels ou des antifongiques.
B PRINCIPES DU TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE
1 : Détruire les formes actives bactériennes par cures d’antibiotiques ciblés sur les germes intracellulaires (macrolides, cyclines).
Durée d’une cure : 15 à 20 jours
Nécessité d’une pause entre chaque cure (de 10 jours environ), pour :
Certains auteurs, comme le Pr Garth Nicolson, préconisent une posologie plus élevée et une durée de 6 semaines de cure d’antibiotiques. Est-ce plus efficace ? En tout cas, cela semble entraîner plus de réaction d’Herxeimer, plus d’intolérance et plus de risque d’interruption de traitement.
En pratique : 18 jours par mois de Azithromycine (1cp à 250 mg/j), ou 20 jours de Spiramycine (6 millions/j) ou Cyclines (200 à 300 mg/j de Doxycycline)
L’utilisation des autres macrolides est possible. A noter que les macrolides à 14 carbones seraient moins efficaces sur certains mycoplasmes ?
Rappel : 16 carbones : Spiramycine, Josamycine
15 carbones : Azithromycine
14 carbones : Erythromycine, Clarithromycine, Roxithromycine,
Si le traitement s’avère totalement inefficace après la 1ère cure, il est licite de changer de classe thérapeutique (Macrolide/Cyclines)
Le traitement n’est pas poursuivi si l’amélioration n’est pas jugée suffisante après 2 cures.
Important : Un suivi exhaustif de tous les symptômes est fondamental car le nombre de symptômes est souvent élevé. Refaire après chaque cure un interrogatoire symptôme par symptôme, et noter les symptômes améliorés, disparus et persistants (voire aggravés) pour se rendre compte objectivement de l’amélioration, car ce n’est pas toujours les symptômes les plus invalidants qui disparaissent les premiers.
D’autre part, il est surprenant de constater à quel point les patients oublient, quand ils vont mieux, certains symptômes qui pourtant les génaient quotidiennement depuis plusieurs années !! On s’habitue vite à aller bien …
En cas de bonne réaction au traitement, après 20 jours, 50 % au moins des symptômes retenus devraient s’être amélioré ou avoir disparu.
On s’attend ensuite à une progression de 10% minimum à chaque cure de 20 jours.
Après la 3ème ou 4ème cure, on peut augmenter la durée de la pause, et ne reprendre la cure suivante que lors de la rechute des symptômes. On espacera ainsi de plus en plus les cures d’antibiotiques jusqu’à la guérison.
2 : Si après 3 cures, on constate toujours une rechute précoce, on peut associer METRONIDAZOLE (Flagyl) de 1000 à 1500 mg/j pendant 5 à 10 jours par mois:
- D’après le Dr David Wheldon (UK), le Métronidazole aurait une action sur les formes dormantes de Chlamydiae Pneumoniae (appelées « crytic body » par le Pr Charles Stratton/ USA). Le métronidazole est aussi actif sur les formes cryptiques de Borrelia (Dr J Burrascano)
- Il existe là aussi avec le Métronidazole un risque de réaction d’Herxeimer (mais cela confirme l’efficacité).
- Attention à l’effet antabuse et la tolérance digestive moyenne
- Par ailleurs, dans les cas d’amélioration incomplète ou de rechutes régulières, il faut se méfier de la co-infection par Borrelia (avec sérologie négative) et savoir réorienter le traitement vers un antibiothérapie plus spécifique de la borréliose (Ceftriaxone)
3 : Durée du traitement:
Elle est très variable ; Il faut traiter tant qu’il existe des symptômes, sinon l’on risque une rechute.
- Si IgA positives ou limites à Chlamydia Pneumoniae : durée moyenne = 4,5 cures, durée minimale = 2 cures, maximale = 12 cures.
Durée plutôt plus importante si IgA plus élevées, ou si pathologie plus ancienne.
- Pour Mycoplasma Pneumoniae, la durée moyenne est de 3,5 cures
Arrêt du traitement quand 90 à 100% des symptômes ont disparu.
Selon expérience personnelle :
- Durée plus courte si mycoplasmes: 3,5 cures en moyenne
- Durée plus longue: - si rechute précoce lors des fenêtres thérapeutiques
- si moins de 50% des symptômes sont améliorés après la première cure
- pour certaines pathologies (fibromyalgie, autisme)
Les patients allant mieux, se sentent guéris et ont tendance à arrêter trop tôt le traitement…
Mais même avec un traitement bien conduit, la possibilité de rechute existe.
Si une rechute doit avoir lieu, elle se fait généralement avant les 6 mois qui suivent l’arrêt de traitement. Dans ce cas, on reprend une cure de 15 jours. Puis on surveille.
Faut-il considérer le patient comme guéri si l’on ne constate pas de rechute pendant 1 an ?
Aujourd’hui, sur les 137 patients, 3 ont présenté une rechute après plus de 2 ans sans symptômes ; D’autres peut-être suivront ?
Ces rechutes tardives ne sont pas exceptionnelles d’après le Dr Bottero (qui a 20 ans d’expérience sur le sujet)
S’agit-il de rechutes (réveil des formes dormantes) ou de ré-infestations ?
Dans tous les cas, une cure d’antibiotiques de 15 jours est à nouveau nécessaire.
Remarque : La plupart de ces patients avaient initialement un traitement de fond (Anti-dépresseurs, neuroleptiques, tranquillisants, antalgiques, IPP …). Parallèlement à l’amélioration, environ 80 % de ces traitements ont été réduits puis abandonnés.
- http://www.cpnhelp.org
4 : Amélioration des symptômes :
Dans les 110 cas de succès thérapeutique, l’évolution de chaque symptôme a été examinée.
Sont notés après chaque cure les symptômes persistants de façon identique, et le pourcentage de réponse favorable au traitement.
C TOLÉRANCE
Les macrolides et les cyclines sont des antibiotiques bactériostatiques : pas de destruction de la flore digestive (et même amélioration des troubles digestifs !) ; Donc dans 90% des cas, il n’y a pas besoin d’associer Ultralevure
Risque de résistance : très faible :
Les Fluoroquinolones sont aussi utilisables mais Bactéricides, et le risque de résistance est plus génant ?
D TRAITEMENTS ASSOCIÉS
- Traiter carences martiales et en vitamine
D
E RÉACTION DE JARISH-HERXEIMER
(Aussi appelée réaction d’Herxeimer)
I Définition :
C’est une aggravation temporaire de certains symptômes.
Elle est due à la libération de toxines lors de la lyse bactérienne.
Il s’agit de l’écueil principal de ce traitement si les patients ne sont pas suffisamment avertis (ou patients !...)
Et pourtant, c’est une réaction de très bon pronostic : elle confirme non seulement le diagnostic, mais aussi l’efficacité du traitement antibiotique.
En moyenne, dans cette étude, cette réaction avait:
- une durée de 7 jours.
- Etait présente dans 25% des cas
- Les symptômes aggravés sont surtout la fatigue, les nausées, quelquefois les douleurs ou les diarrhées (ne pas confondre avec l’intolérance digestive à l’antibiotique ! cette diarrhée « d’Herxeimer » cède spontanément au bout d’une semaine alors que le patient est toujours sous antibiotiques).
- Cette réaction d’aggravation se produit surtout lors de la première cure, beaucoup moins lors de la 2ème, et absente pour les cures suivantes.
II Variabilité :
Plus fréquente, plus intense et plus longue si la pathologie est ancienne (cf tableau ci dessous) :
- Dans 20% des cas et durée de 5,2 jours si moins de 5 ans d’ancienneté.
- Dans 42% des cas et de durée de 10,6 jours si plus de 25 ans d’ancienneté
RÉACTION DE JARISH-HERXEIMER:
-2- Selon le germe :
Plus fréquente et plus tardive si sérologie positive à Chlamydia Trachomatis : apparaît dans 33% des cas en moyenne au lieu de 25% , et à partir du 5eme jour de traitement.
-3- Selon l’antibiotique :
Pas de différence. Même fréquence quelque soit l’antibiotique utilisé.
-4- Selon la pathologie :
Plus fréquente et capricieuse dans certaines pathologies: fibromyalgie, autisme …
III Comment la gérer :
1- Bien prévenir les patients, et leur demander de persévérer.
2- Traitements : Augmenter l’élimination des toxines par :
- des bains chauds (20 mn, 2 fois par jour si possible), ou équivalents (sauna, douche chaudes…)
- une activité physique
Remarque: Cela rejoint une notion bien connue : les patients souffrant de SFC ou de fibromyalgie sont améliorés par la marche à pied ou une activité physique légère.
- Aspirine (1,5 g/j) ou Prednisolone (0,5 mg/kg/j) pendant 3 jours.
V CHEZ L’ENFANT
Les enfants et les adolescents peuvent être aussi atteints ; soit par contamination identique à celle de l’adulte (voie rhino-pharyngée, morsure de tique ...), soit par des modes spécifiques.
A MODES DE CONTAMINATION SPECIFIQUES
I - Atteinte in utero lors de pneumopathie de la mère, morsure de tique …
(Des études rétrospectives (Tanoué et al: 1988. Ciaranello and Ciaranello, 1995. Wilkerson et al 2002) ont montré qu’il y avait plus de risque d’avoir un enfant autiste si la mère avait été hospitalisée pendant sa grossesse pour pneumopathie)
II - Contamination lors de l’accouchement par germes intra vaginaux (Mycoplasma Urogénitaux, cf publication hémorragies ventriculaires néonatales)
III - Infections à Mycoplasma ou Chlamydophila passant à la chronicité car non traitées comme telles : pneumopathies, syndrome pseudo-viraux ORL ou pulmonaires, otites à répétition traitées par béta-lactamines …
(Mêmes études montrant qu’un certain nombre d’autismes régressifs étaient apparus après hospitalisation de l’enfant pour pneumopathie)
B SYMPTOMATOLOGIE
L’enfant peut moins facilement décrire ses symptômes subjectifs.
Chez l’enfant, les symptômes sont surtout neuro-psychologiques ou cutanés :
En cas d’autisme, il existe souvent des symptômes somatiques. Ceux-ci orientent vers une cause infectieuse. Par ordre de fréquence
décroissant :
- sueurs nocturnes
- rhinorrhée claire
- toux matinale, sèche ou grasse
- éruptions à type de rashes, notamment à l'effort
- céphalées
- hypersensibilité auditive
- diarrhées ou constipation
- prurit oculaire (paupière inférieure inflammatoire)
- yeux cernés
- ronflements nocturnes
- voix enrouée
- prurit cutané
- peau sèche ou "granuleuse", ou tendance eczéma
- fatigabilité physique
- douleurs abdominales
- ecchymoses fréquentes
- poussées de fièvre récurrentes
- épistaxis
Quand ils existent initialement, ces symptômes s’améliorent nettement dès le premier mois sous traitement antibiotique (excepté l’hyperacousie qui disparaît plus lentement).
C TRAITEMENT EMPIRIQUE
Inspiré du protocole du Dr Philippe Bottero et de celui du Pr Garth Nicolson :
- Azithromycine (15 mg/kg/j)
Première cure de 6 semaines, (mais revoir l’enfant au bout de 3 semaines pour noter les premières améliorations) puis cures de 3 semaines.
- Réaction d’Herxeimer très irrégulière (évoquant une pseudo-régression !)
- A la 2eme cure : ajout d’Extrait de Papaye Fermentée (Immunostimulant),
- A la 3eme cure : rajout de Métronidazole, notamment si les signes digestifs persistent
Protocole personnel complet envoyé sur demande
Expérience personnelle de 22 cas d’autistes ou TED :
Premier cas traité : novembre 2006.
On constate une amélioration régulière et continue des enfants.
Actuellement, toutes les améliorations obtenues demeurent acquises.
Aucun cas de régression, ni de perte d’acquisitions (sauf lors des rechutes entre les cures !)
Aux USA, il existe une association très active dans la diffusion de ces nouvelles thérapeutiques : la Lyme Induce Autism Foundation
(LIAF : http://www.lymeinducedautism.com)
Un site français est en cours de réalisation par des parents d’enfants autistes. Ce site s’appelera : Lyme Infections Autisme France.
F CONCLUSION
Bien que cela paraisse très surprenant, le facteur infectieux bactérien existe dans de nombreuses pathologies chroniques, qui associent fatigue et symptômes divers et variés.
Ces pathologies correspondent à la définition du Syndrome de Fatigue Chronique, mais peuvent prendre, selon la prépondérance de tel ou tel symptôme, le « masque » de colopathies , dépression, syndrome douloureux, pathologies chroniques ORL, pulmonaires, gastriques ou cutanées.
Cela ouvre de nouvelles voies thérapeutiques très encourageantes sur ces pathologies complexes souvent sans traitement satisfaisant actuel.
L’amélioration a lieu dans 80% des cas environ, et en quelques semaines. Ce qui est un délai court au vu de l’ancienneté de ces pathologies.
Les Chlamydiae Pneumoniae et Mycoplasma Pneumoniae sont des germes courants, transmis facilement par voie rhinopharyngée.
On peut penser que nous sommes tous un jour ou l’autre en contact avec ces germes. Si notre système immunitaire est compétent, si nous ne sommes pas en risque de Stress Oxydant, l’infection ne se développe pas ;
Mais elle peut aussi rester sous forme dormante uniquement, attendant un affaiblissement général de l’organisme, un stress psychique intense pour devenir plus active quelques mois ou années plus tard… un peu comme certains virus (virus de varicelle se réactivant sous forme de zona).
Il s’agit d’une réalité quotidienne en médecine générale. On peut logiquement penser que cela concerne environ une centaine de personnes par patientèle...
Références :
- Conférence internationale de Sydney sur le SFC en 1999 et suivantes:
http://www.ahmf.org/conference.html
- Pr Garth Nicolson: http://www.immed.org/
- Pr Garth Nicolson : “Evidence for Mycoplasma ssp.,Chlamydia pneumoniae, and Human Herpes Virus-6 Coinfections in the Blood of Patients With Autistic Spectrum Disorders”
Journal of Neuroscience Research 85:000-000 (2007)
- Cécile Jadin: http://chronicfatiguesyndrome.co.za/about-the-book
http://www.lassesen.com/cfids/documents/JADIN_Rickettsial.pdf
http://www.lassesen.com/cfids/Jadin.htm
- Dr Charles STRATTON : http://www.cpnhelp.org/twar/twar-syndrome.htm
- Dr David WHELDON: http://www.davidwheldon.co.uk/ms-treatment.html
- Savyon : http://www.savyondiagnostics.com/_Uploads/87SeroFIA_IgA_513-01E_V8.pdf
- Schacter, J. : C. pneumoniae is known to persist as a silent or mildly symptomatic pathogen, resulting in a chronic, persistent infection (In: Baun AL, eg. Microbiology of Chlamydia, Boca Raton, Fla., CRC Press, 1988, pp. 153-165).
- Persistent Bacterial Infections : Par James P. Nataro,Martin J. Blaser,Susanna Cunningham-Rundles ( ASM Press American Society for Microbiology): http://books.google.fr/books?id=IsVwG2c6cLUC&pg=PA246&lpg=PA246&dq=chlamydia+cryptic&source=bl&ots=dfYu3twvDo&sig=etZdPxeKWQvHg8c2FMmZ5VCRntk&hl=fr&ei=M9nKSqnvI9P84AaptpnHAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=8#v=onepage&q=chlamydia%20cryptic&f=false
- Moulder, J.W., N.J. Levy, and L.P. Schulman.1980. Persistent infection of mouse fibroblasts (L cells) with Chlamydia Psittaci: evidence for a cryptic chlamydial form. Infect.Immun.30:874-883.
- Bransfield RC et al: “The association between tick-borne infections, Lyme borreliosis and autism spectrum disorders” Medical Hypotheses (2007),doi:10.1016/j.mehy.2007.09.006
- Bransfield : Les 27 causes possibles expliquant une maladie de Lyme séronégative (35 % des cas) : http://mentalhealthandillness.com/lymeframes.html
- Vodjani A : http://www.viddler.com/explore/tamiduncan/videos/46/
- Burrascano J: http://lymediseaseassociation.org/BurrGuide200810.pdf
- Livre du Pr Luc Montagnier : « Les combats de la vie » , février 2008, Ed Lattes
- Kim LEWIS: “persister cell, dormancy and infectious disease” Advance Online Publication
Nature Reviews Microbiology/ AOP, published online 4 December 2006;doi:10.1038/nrmicro1557
- LIAF: http://www.lymeinducedautism.com/
les autres auteurs ayant publié:
- en Australie: Pr Tim ROBERTS, Dr Bill PASPALIARIS, Dr Bernie HUDSON, Dr Bernhard LIEDTKE
- en Israël: Dr Shmuel RAZIN
- en Belgique: Dr J NIJS, Pr Kenny DE MEIRLEIR, Dr Pascale DE BECKER
- en Norvège: Dr Gerhard EDRESSEN
- en Allemagne : LAYH-SCHMITT et al
- quelques sites :
- http://www.mycoplasmasupport.org/Web_pages/Mycoplasma_Library/library_Gen.htm
- http://www.chlamydiae.com/restricted/default.asp
- Le symptôme fatigue est indispensable.
- Les co-infections ne sont pas rares (1/5 des cas).
- Il n’est pas toujours facile de faire la part entre cause psychique et cause infectieuse ; qui « s’auto-entretiennent » (cf boucle du schéma initial).
C RÉSULTATS EN FONCTION DES SÉROLOGIES
Sérologies
|
nombre patients
|
Très bons résultats
|
Résultats mitigés
|
Echecs
|
IgA CP
|
78
|
68 ( 87%)
|
7
|
3
|
IgG CP
|
24
|
14 ( 58%)
|
6
|
4
|
IgG/IgM MP
|
17
|
14 ( 82%)
|
2
|
1
|
IgA CT
|
8
|
6 ( 75%)
|
1
|
1
|
IgG CT
|
10
|
8 ( 80%)
|
2
|
0
|
TOTAL
|
137
|
110 ( 80%)
|
18 (13%)
|
9 (7%)
|
Ce taux de 80 % de succès est superposable à celui
que l’on retrouve dans les autres études internationales.
I Chlamydiae Pneumoniae :
- IgA positives ou limites: 87% de succès thérapeutique (78 cas)
- IgG positives
seules: 58% de succès (24 cas)
IgA =
Critère sérologique très fiable pour le diagnostic et le suivi : Se négativent après traitement.
II Mycoplasma Pneumoniae :
- IgG et/ou IgM positives : 82% de succès (17
cas)
Les IgA et les IgG sont tous deux des critères sérologiques fiables (négativation en 6 mois après
traitement)
III Chlamydiae Trachomatis :
- IgA positives: 75% de succès, (8 cas)
- IgG positives seules: 80% de
succès (10 cas)
Important : Pour Chlamydia Pneumoniae, il faut demander les IgA, et les IgG.
Les IgM ne sont pas un bon reflet de l’infection chronique (ne s’élèvent qu’en cas de primo-infection,
cf Savyon-diagnostics). Malheureusement, de nombreux laboratoires d’analyses médicales rendent leurs résultats en IgM et IgG seulement.
- 37 cas exploitables (sur 68) : 20 cas de négativation des IgA
9 cas de nette diminution des IgA (moins de 1,5 fois le seuil)
6 cas de diminution des IgA.
2 cas d’IgA inchangées 1 an après traitement.
0 cas d’IgA augmentées.
IV Hors étude : D’autres pathogènes sont responsables d’infections chroniques avec des tableaux cliniques similaires.
En pratique, on retrouve des sérologies positives à Borrelia, Rickettsia et Coxiella, avec le même taux de succès thérapeutique (80% environ).
Si toutes ces sérologies sont négatives, et que le tableau clinique correspond à celui décrit plus haut, on constate encore 50 % de succès thérapeutiques ...
Explications :
- Il existe d’autres germes, reconnus comme pathogènes, qui sont aussi transmis par les
arthropodes ou
autres animaux : Bartonella, Babesia, Ehrlichia, Chlamydia Psittaci,
Chlamydophila Pecorum, C. Abortum dont les sérologies n’ont pas été demandées.
- Le Pr Garth Nicolson retient souvent comme pathogène principal dans ces tableaux
cliniques Mycoplasma Penetrans et Mycoplasma Fermentans, qui ne sont pas dépistables en pratique courante.
- Les anticorps peuvent
être absents malgré la présence de la bactérie : infection trop ancienne ? ou système immunitaire déficitaire ? Immuno-déficience
induite par la Borreliose ? (selon le Dr Burrascano (USA) : en cas de sérologie de Lyme initiale négative : il
existe une possibilité de positivation secondaire de cette sérologie après 2 mois de traitement antibiotique (système immunitaire qui se
« réveille »)
- Enfin, il existe
toujours des faux négatifs. Dans le cas de la Borreliose, les dernières études de Vodjani évoquent 30% de faux négatifs avec la
technique classique Elisa.
IV TRAITEMENT
A ACTIONS POSSIBLES
Selon le schéma initial, on constate que l’on peut agir à différents niveaux :
Améliorer l’Hygiène de vie, agir sur le Stress psychique (Psychothérapie, Psychotropes) prescrire des Antioxydants, des Immunostimulants, des Antibactériens naturels, des Antifongiques.
Mais le traitement des infections chroniques par Antibiotiques est incontournable
(action sur les deux flèches rouges du schéma initial).
Dans cette étude, le traitement antibiotique était donné seul pendant les 2 premiers mois. En fonction des résultats, si nécessaire, on pouvait ensuite y associer des anti-oxydants, des immunostimulants naturels ou des antifongiques.
B PRINCIPES DU TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE
1 : Détruire les formes actives bactériennes par cures d’antibiotiques ciblés sur les germes intracellulaires (macrolides, cyclines).
Durée d’une cure : 15 à 20 jours
Nécessité d’une pause entre chaque cure (de 10 jours environ), pour :
a- Voir si le patient rechute. Une seule cure de 20jours n’est jamais suffisante et, en cas
d’arrêt du traitement, la rechute est systématique, même si presque tous les symptômes
avaient disparu. Ils réapparaissent les uns après les autres, en moyenne pendant la
2ème
semaine de fenêtre thérapeutique. Cette rechute signerait le réveil des formes
dormantes.
b- Noter le délai de rechute : si ce délai est précoce (< 5 jours), la charge bactérienne est
importante et cela pronostique une durée de traitement plus longue ( > 8
mois).
c- Noter quels
sont les symptômes qui réapparaissent les premiers:
les rechutes ultérieures, même tardives, se manifesteront toujours par
ces mêmes symptômes (important pour la prise en
charge)
d- Augmenter
l’adhésion au traitement: les symptômes ayant rechuté pendant la pause de 10 jours disparaissent à nouveau en 24 à 48
heures lors de la 2ème cure. Le patient constate ainsi que son amélioration ne relevait ni du hasard, ni d’un effet placebo…!
Certains auteurs, comme le Pr Garth Nicolson, préconisent une posologie plus élevée et une durée de 6 semaines de cure d’antibiotiques. Est-ce plus efficace ? En tout cas, cela semble entraîner plus de réaction d’Herxeimer, plus d’intolérance et plus de risque d’interruption de traitement.
En pratique : 18 jours par mois de Azithromycine (1cp à 250 mg/j), ou 20 jours de Spiramycine (6 millions/j) ou Cyclines (200 à 300 mg/j de Doxycycline)
L’utilisation des autres macrolides est possible. A noter que les macrolides à 14 carbones seraient moins efficaces sur certains mycoplasmes ?
Rappel : 16 carbones : Spiramycine, Josamycine
15 carbones : Azithromycine
14 carbones : Erythromycine, Clarithromycine, Roxithromycine,
Si le traitement s’avère totalement inefficace après la 1ère cure, il est licite de changer de classe thérapeutique (Macrolide/Cyclines)
Le traitement n’est pas poursuivi si l’amélioration n’est pas jugée suffisante après 2 cures.
Important : Un suivi exhaustif de tous les symptômes est fondamental car le nombre de symptômes est souvent élevé. Refaire après chaque cure un interrogatoire symptôme par symptôme, et noter les symptômes améliorés, disparus et persistants (voire aggravés) pour se rendre compte objectivement de l’amélioration, car ce n’est pas toujours les symptômes les plus invalidants qui disparaissent les premiers.
D’autre part, il est surprenant de constater à quel point les patients oublient, quand ils vont mieux, certains symptômes qui pourtant les génaient quotidiennement depuis plusieurs années !! On s’habitue vite à aller bien …
En cas de bonne réaction au traitement, après 20 jours, 50 % au moins des symptômes retenus devraient s’être amélioré ou avoir disparu.
On s’attend ensuite à une progression de 10% minimum à chaque cure de 20 jours.
Après la 3ème ou 4ème cure, on peut augmenter la durée de la pause, et ne reprendre la cure suivante que lors de la rechute des symptômes. On espacera ainsi de plus en plus les cures d’antibiotiques jusqu’à la guérison.
2 : Si après 3 cures, on constate toujours une rechute précoce, on peut associer METRONIDAZOLE (Flagyl) de 1000 à 1500 mg/j pendant 5 à 10 jours par mois:
- D’après le Dr David Wheldon (UK), le Métronidazole aurait une action sur les formes dormantes de Chlamydiae Pneumoniae (appelées « crytic body » par le Pr Charles Stratton/ USA). Le métronidazole est aussi actif sur les formes cryptiques de Borrelia (Dr J Burrascano)
- Il existe là aussi avec le Métronidazole un risque de réaction d’Herxeimer (mais cela confirme l’efficacité).
- Attention à l’effet antabuse et la tolérance digestive moyenne
- Par ailleurs, dans les cas d’amélioration incomplète ou de rechutes régulières, il faut se méfier de la co-infection par Borrelia (avec sérologie négative) et savoir réorienter le traitement vers un antibiothérapie plus spécifique de la borréliose (Ceftriaxone)
3 : Durée du traitement:
Elle est très variable ; Il faut traiter tant qu’il existe des symptômes, sinon l’on risque une rechute.
- Si IgA positives ou limites à Chlamydia Pneumoniae : durée moyenne = 4,5 cures, durée minimale = 2 cures, maximale = 12 cures.
Durée plutôt plus importante si IgA plus élevées, ou si pathologie plus ancienne.
- Pour Mycoplasma Pneumoniae, la durée moyenne est de 3,5 cures
Arrêt du traitement quand 90 à 100% des symptômes ont disparu.
Selon expérience personnelle :
- Durée plus courte si mycoplasmes: 3,5 cures en moyenne
- Durée plus longue: - si rechute précoce lors des fenêtres thérapeutiques
- si moins de 50% des symptômes sont améliorés après la première cure
- pour certaines pathologies (fibromyalgie, autisme)
Les patients allant mieux, se sentent guéris et ont tendance à arrêter trop tôt le traitement…
Mais même avec un traitement bien conduit, la possibilité de rechute existe.
Si une rechute doit avoir lieu, elle se fait généralement avant les 6 mois qui suivent l’arrêt de traitement. Dans ce cas, on reprend une cure de 15 jours. Puis on surveille.
Faut-il considérer le patient comme guéri si l’on ne constate pas de rechute pendant 1 an ?
Aujourd’hui, sur les 137 patients, 3 ont présenté une rechute après plus de 2 ans sans symptômes ; D’autres peut-être suivront ?
Ces rechutes tardives ne sont pas exceptionnelles d’après le Dr Bottero (qui a 20 ans d’expérience sur le sujet)
S’agit-il de rechutes (réveil des formes dormantes) ou de ré-infestations ?
Dans tous les cas, une cure d’antibiotiques de 15 jours est à nouveau nécessaire.
Remarque : La plupart de ces patients avaient initialement un traitement de fond (Anti-dépresseurs, neuroleptiques, tranquillisants, antalgiques, IPP …). Parallèlement à l’amélioration, environ 80 % de ces traitements ont été réduits puis abandonnés.
- http://www.cpnhelp.org
4 : Amélioration des symptômes :
Dans les 110 cas de succès thérapeutique, l’évolution de chaque symptôme a été examinée.
Sont notés après chaque cure les symptômes persistants de façon identique, et le pourcentage de réponse favorable au traitement.
C TOLÉRANCE
Les macrolides et les cyclines sont des antibiotiques bactériostatiques : pas de destruction de la flore digestive (et même amélioration des troubles digestifs !) ; Donc dans 90% des cas, il n’y a pas besoin d’associer Ultralevure
- Très bonne tolérance des macrolides: 1 cas d’allergie, quelques nausées, ou troubles digestifs (Spiramycine)
- Risque de photosensibilisation avec la Doxycycline (effet dose-dépendant)
- Risque de troubles de l’équilibre avec Minocycline
- Tetralysal et Physiomycine mieux supportés ?
Risque de résistance : très faible :
- Infection chronique donc pas de phase réplicative intense et peu de risque de
mutation (cf Livre du Pr Montagnier)
- D’après le Dr David Wheldon : Bactéries de très petite taille et intracellulaires, qui au cours de leur évolution se sont
débarrassé des gènes encombrants inutiles (notamment gènes codant la résistance aux antibiotiques qui, en majeure partie, circulent dans le milieu extracellulaire.)
D TRAITEMENTS ASSOCIÉS
- Evaluer l’hygiène de vie et le risque de Stress Oxydant d’origine exogène (anti- oxydants, normalisation alimentation, arrêt tabac ( !)…)
- Interrogatoire pour dépister un vécu psychique douloureux ayant déclenché ou entretenu la maladie (psychothérapie,
psychotropes)
- Immunostimulants naturels
- Antifongiques
- Autres antibactériens naturels ?
- Probiotiques
E RÉACTION DE JARISH-HERXEIMER
(Aussi appelée réaction d’Herxeimer)
I Définition :
C’est une aggravation temporaire de certains symptômes.
Elle est due à la libération de toxines lors de la lyse bactérienne.
Il s’agit de l’écueil principal de ce traitement si les patients ne sont pas suffisamment avertis (ou patients !...)
Et pourtant, c’est une réaction de très bon pronostic : elle confirme non seulement le diagnostic, mais aussi l’efficacité du traitement antibiotique.
En moyenne, dans cette étude, cette réaction avait:
- une durée de 7 jours.
- Etait présente dans 25% des cas
- Les symptômes aggravés sont surtout la fatigue, les nausées, quelquefois les douleurs ou les diarrhées (ne pas confondre avec l’intolérance digestive à l’antibiotique ! cette diarrhée « d’Herxeimer » cède spontanément au bout d’une semaine alors que le patient est toujours sous antibiotiques).
- Cette réaction d’aggravation se produit surtout lors de la première cure, beaucoup moins lors de la 2ème, et absente pour les cures suivantes.
II Variabilité :
-1- Selon l’ancienneté de la pathologie:
- Dans 20% des cas et durée de 5,2 jours si moins de 5 ans d’ancienneté.
- Dans 42% des cas et de durée de 10,6 jours si plus de 25 ans d’ancienneté
RÉACTION DE JARISH-HERXEIMER:
Ancienneté pathologie
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1 à 4 ans
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5 à 9 ans
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11 à 14 ans
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15 à 19 ans
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20 à 24 ans
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> 25 ans
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Fréquence
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20%
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29%
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30%
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20%
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39%
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42%
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Durée moyenne (jours)
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5,2 j
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5,8 j
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7,2 j
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7,6 j
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8,5 j
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10,6 j
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-2- Selon le germe :
Plus fréquente et plus tardive si sérologie positive à Chlamydia Trachomatis : apparaît dans 33% des cas en moyenne au lieu de 25% , et à partir du 5eme jour de traitement.
-3- Selon l’antibiotique :
Pas de différence. Même fréquence quelque soit l’antibiotique utilisé.
-4- Selon la pathologie :
Plus fréquente et capricieuse dans certaines pathologies: fibromyalgie, autisme …
III Comment la gérer :
1- Bien prévenir les patients, et leur demander de persévérer.
2- Traitements : Augmenter l’élimination des toxines par :
- des bains chauds (20 mn, 2 fois par jour si possible), ou équivalents (sauna, douche chaudes…)
- une activité physique
Remarque: Cela rejoint une notion bien connue : les patients souffrant de SFC ou de fibromyalgie sont améliorés par la marche à pied ou une activité physique légère.
- Aspirine (1,5 g/j) ou Prednisolone (0,5 mg/kg/j) pendant 3 jours.
- Patience +++ ; En
règle générale, parallèlement à
cette réaction de Jarish-Herxeimer, d’autres symptômes sont
améliorés. Les patients se rendent compte qu’ « il se passe quelque
chose » et prennent
patience.
- Au pire, on peut arrêter quelques jours le
traitement, puis finir la cure antibiotique en deux temps. On peut aussi proposer un changement de classe d’antibiotique.
Les enfants et les adolescents peuvent être aussi atteints ; soit par contamination identique à celle de l’adulte (voie rhino-pharyngée, morsure de tique ...), soit par des modes spécifiques.
A MODES DE CONTAMINATION SPECIFIQUES
I - Atteinte in utero lors de pneumopathie de la mère, morsure de tique …
(Des études rétrospectives (Tanoué et al: 1988. Ciaranello and Ciaranello, 1995. Wilkerson et al 2002) ont montré qu’il y avait plus de risque d’avoir un enfant autiste si la mère avait été hospitalisée pendant sa grossesse pour pneumopathie)
II - Contamination lors de l’accouchement par germes intra vaginaux (Mycoplasma Urogénitaux, cf publication hémorragies ventriculaires néonatales)
III - Infections à Mycoplasma ou Chlamydophila passant à la chronicité car non traitées comme telles : pneumopathies, syndrome pseudo-viraux ORL ou pulmonaires, otites à répétition traitées par béta-lactamines …
(Mêmes études montrant qu’un certain nombre d’autismes régressifs étaient apparus après hospitalisation de l’enfant pour pneumopathie)
B SYMPTOMATOLOGIE
L’enfant peut moins facilement décrire ses symptômes subjectifs.
Chez l’enfant, les symptômes sont surtout neuro-psychologiques ou cutanés :
- TED et Autisme (Mycoplasma Fermentans ou Pneumoniae, Borrelia)
- Eczéma
- Otites à répétition
- sueurs nocturnes
- rhinorrhée claire
- toux matinale, sèche ou grasse
- éruptions à type de rashes, notamment à l'effort
- céphalées
- hypersensibilité auditive
- diarrhées ou constipation
- prurit oculaire (paupière inférieure inflammatoire)
- yeux cernés
- ronflements nocturnes
- voix enrouée
- prurit cutané
- peau sèche ou "granuleuse", ou tendance eczéma
- fatigabilité physique
- douleurs abdominales
- ecchymoses fréquentes
- poussées de fièvre récurrentes
- épistaxis
Quand ils existent initialement, ces symptômes s’améliorent nettement dès le premier mois sous traitement antibiotique (excepté l’hyperacousie qui disparaît plus lentement).
C TRAITEMENT EMPIRIQUE
Inspiré du protocole du Dr Philippe Bottero et de celui du Pr Garth Nicolson :
- Azithromycine (15 mg/kg/j)
Première cure de 6 semaines, (mais revoir l’enfant au bout de 3 semaines pour noter les premières améliorations) puis cures de 3 semaines.
- Réaction d’Herxeimer très irrégulière (évoquant une pseudo-régression !)
- A la 2eme cure : ajout d’Extrait de Papaye Fermentée (Immunostimulant),
- A la 3eme cure : rajout de Métronidazole, notamment si les signes digestifs persistent
Protocole personnel complet envoyé sur demande
Expérience personnelle de 22 cas d’autistes ou TED :
Premier cas traité : novembre 2006.
- 14 cas nettement améliorés dès le 2eme mois de traitement
- 6 cas avec amélioration lente mais régulière
- 1 échec (après 2
cures)
- 1 arrêt de traitement (intolérance
digestive)
On constate une amélioration régulière et continue des enfants.
Actuellement, toutes les améliorations obtenues demeurent acquises.
Aucun cas de régression, ni de perte d’acquisitions (sauf lors des rechutes entre les cures !)
Aux USA, il existe une association très active dans la diffusion de ces nouvelles thérapeutiques : la Lyme Induce Autism Foundation
(LIAF : http://www.lymeinducedautism.com)
Un site français est en cours de réalisation par des parents d’enfants autistes. Ce site s’appelera : Lyme Infections Autisme France.
F CONCLUSION
Bien que cela paraisse très surprenant, le facteur infectieux bactérien existe dans de nombreuses pathologies chroniques, qui associent fatigue et symptômes divers et variés.
Ces pathologies correspondent à la définition du Syndrome de Fatigue Chronique, mais peuvent prendre, selon la prépondérance de tel ou tel symptôme, le « masque » de colopathies , dépression, syndrome douloureux, pathologies chroniques ORL, pulmonaires, gastriques ou cutanées.
Cela ouvre de nouvelles voies thérapeutiques très encourageantes sur ces pathologies complexes souvent sans traitement satisfaisant actuel.
L’amélioration a lieu dans 80% des cas environ, et en quelques semaines. Ce qui est un délai court au vu de l’ancienneté de ces pathologies.
Les Chlamydiae Pneumoniae et Mycoplasma Pneumoniae sont des germes courants, transmis facilement par voie rhinopharyngée.
On peut penser que nous sommes tous un jour ou l’autre en contact avec ces germes. Si notre système immunitaire est compétent, si nous ne sommes pas en risque de Stress Oxydant, l’infection ne se développe pas ;
Mais elle peut aussi rester sous forme dormante uniquement, attendant un affaiblissement général de l’organisme, un stress psychique intense pour devenir plus active quelques mois ou années plus tard… un peu comme certains virus (virus de varicelle se réactivant sous forme de zona).
Il s’agit d’une réalité quotidienne en médecine générale. On peut logiquement penser que cela concerne environ une centaine de personnes par patientèle...
Références :
- Conférence internationale de Sydney sur le SFC en 1999 et suivantes:
http://www.ahmf.org/conference.html
- Pr Garth Nicolson: http://www.immed.org/
- Pr Garth Nicolson : “Evidence for Mycoplasma ssp.,Chlamydia pneumoniae, and Human Herpes Virus-6 Coinfections in the Blood of Patients With Autistic Spectrum Disorders”
Journal of Neuroscience Research 85:000-000 (2007)
- Cécile Jadin: http://chronicfatiguesyndrome.co.za/about-the-book
http://www.lassesen.com/cfids/documents/JADIN_Rickettsial.pdf
http://www.lassesen.com/cfids/Jadin.htm
- Dr Charles STRATTON : http://www.cpnhelp.org/twar/twar-syndrome.htm
- Dr David WHELDON: http://www.davidwheldon.co.uk/ms-treatment.html
- Savyon : http://www.savyondiagnostics.com/_Uploads/87SeroFIA_IgA_513-01E_V8.pdf
- Schacter, J. : C. pneumoniae is known to persist as a silent or mildly symptomatic pathogen, resulting in a chronic, persistent infection (In: Baun AL, eg. Microbiology of Chlamydia, Boca Raton, Fla., CRC Press, 1988, pp. 153-165).
- Persistent Bacterial Infections : Par James P. Nataro,Martin J. Blaser,Susanna Cunningham-Rundles ( ASM Press American Society for Microbiology): http://books.google.fr/books?id=IsVwG2c6cLUC&pg=PA246&lpg=PA246&dq=chlamydia+cryptic&source=bl&ots=dfYu3twvDo&sig=etZdPxeKWQvHg8c2FMmZ5VCRntk&hl=fr&ei=M9nKSqnvI9P84AaptpnHAQ&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=8#v=onepage&q=chlamydia%20cryptic&f=false
- Moulder, J.W., N.J. Levy, and L.P. Schulman.1980. Persistent infection of mouse fibroblasts (L cells) with Chlamydia Psittaci: evidence for a cryptic chlamydial form. Infect.Immun.30:874-883.
- Bransfield RC et al: “The association between tick-borne infections, Lyme borreliosis and autism spectrum disorders” Medical Hypotheses (2007),doi:10.1016/j.mehy.2007.09.006
- Bransfield : Les 27 causes possibles expliquant une maladie de Lyme séronégative (35 % des cas) : http://mentalhealthandillness.com/lymeframes.html
- Vodjani A : http://www.viddler.com/explore/tamiduncan/videos/46/
- Burrascano J: http://lymediseaseassociation.org/BurrGuide200810.pdf
- Livre du Pr Luc Montagnier : « Les combats de la vie » , février 2008, Ed Lattes
- Kim LEWIS: “persister cell, dormancy and infectious disease” Advance Online Publication
Nature Reviews Microbiology/ AOP, published online 4 December 2006;doi:10.1038/nrmicro1557
- Jean Sarlangue , Christine Bébéar :
Infections néonatales à mycoplasmes :http://www.jle.com/en/revues/medecine/mtp/e-docs/00/03/0E/5B/article.md
- ILADS (International Lyme And Diseases Society) : http://www.lymeinfo.net/francais/ILADSbrochure.pdf
- LIAF: http://www.lymeinducedautism.com/
les autres auteurs ayant publié:
- en Australie: Pr Tim ROBERTS, Dr Bill PASPALIARIS, Dr Bernie HUDSON, Dr Bernhard LIEDTKE
- en Israël: Dr Shmuel RAZIN
- en Belgique: Dr J NIJS, Pr Kenny DE MEIRLEIR, Dr Pascale DE BECKER
- en Norvège: Dr Gerhard EDRESSEN
- en Allemagne : LAYH-SCHMITT et al
- quelques sites :
- http://www.mycoplasmasupport.org/Web_pages/Mycoplasma_Library/library_Gen.htm
- http://www.chlamydiae.com/restricted/default.asp