A.Boibieux
Maladies Infectieuses
Hôpital de la Croix Rousse
69004 Lyon
Exposé bref
9h00 Amphi 3
En France, la maladie de Lyme, zoonose transmise par la piqûre d’une tique du genre Ixodes,
est liée à une infection bactérienne par différentes espèces de Borrelia Burgdorferi sensu lato
(B. garinii, B. afzelii, B. Burgdorferi sensu stricto).
La primo-infection est exceptionnellement asymptomatique et se définit par l’érythème
migrant (EM). Non traitée, elle évolue vers le stade secondaire qui s’accompagne de
manifestations isolées ou associées, cutanées, articulaires, cardiaques, neuroméningées ou
oculaires. A la phase tertiaire, on retrouve des signes cutanés (acrodermite chronique
atrophiante), neurologiques, articulaires, musculaires et cardiaques.
Une primo-infection de l’adulte à B. burgdorferi se traite par 14 à 21 jours d’amoxicilline (3
g/jour), doxycycline (200 mg/jour), céfuroxime-axétil (500 mg x 2 fois/jour) ou 10 jours
d’azithromycine (500 mg/jour). Doxycycline est contre-indiquée chez l’enfant de moins de 8
ans et la femme enceinte.
Les molécules éligibles pour le traitement des phases secondaires ou tertiaires sont
amoxicilline, doxycycline et ceftriaxone (2 g/jour) pour une durée de 21 à 28 jours.
Dans certaine situation, une prolongation d’antibiothérapie peut-être proposée. Il n’est pas
recommandé d’assurer un suivi sérologique mais uniquement un suivi clinique.
La maladie de Lyme comme toutes les spirochétoses n’est pas une maladie infectieuse
immunisante. La protection mécanique repose sur le port de vêtements protecteurs longs et
fermés. Il faut retirer le plus vite possible la tique avec un tire-tique, désinfecter et surveiller la
zone de morsure. Une antibioprophylaxie systématique (dans les 72 heures après le
détachement de la tique) n’est pas recommandée mais discutée au par cas en cas
d’attachement de la tique depuis plus de 36 heures, en zone de forte endémie d’infection
des tiques (plus de 20%) et chez des patients immunodéprimés. Il n’y a pas de vaccin
disponible en France.
La morphée est le grand diagnostic différentiel de la maladie de Lyme et justifie d’une
biopsie de peau avec anatomie-pathologie et PCR Borrelia. Les infections à streptocoque et
staphylocoque sont plus connues après morsure par une tique que TIBOLA.
Les évolutions des écosystèmes imposent une surveillance attentive des zoonoses et tout
particulièrement de la maladie de Lyme.
Borréliose de Lyme et autres borrélioses. E.Pilly, 2010 : 309- 12.
Borréliose de Lyme, recommandations françaises (2006) :
‐ Texte court : http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/2006-
Lyme_court.pdf.
‐ Texte long : http://www.infectiologie.com/site/medias/_documents/consensus/2006-lymelong.
pdf.
Maladie de Lyme, recommandations américaines (2006 et 2010):
http://www.idsociety.org/lymedisease.htm.