http://www.lalsace.fr/actualite/2013/05/11/un-mouvement-contre-la-maladie-de-lyme
Foire éco bioUn mouvement contre la maladie de Lyme
Transmise par les tiques, la maladie de Lyme est encore mal diagnostiquée et trop peu connue, selon l’association Lyme sans frontière, présente à la foire éco bio.
« Beaucoup de gens ignorent encore ce qu’est la maladie de Lyme. Et beaucoup de malades, mal diagnostiqués, souffrent des années, sont envoyés chez le psychiatre au lieu d’être pris en charge correctement » , déplore Judith Albertat, présidente de l’association Lyme sans frontière.
Cette ancienne pilote a mis dix ans à savoir pourquoi son état de santé s’était tant dégradé. Elle raconte son parcours du combattant dans un livre, Maladie de Lyme, mon parcours pour retrouver la santé : l’incompréhension du corps médical, les multiples consultations à travers toute la France, les mauvais diagnostics, la médicalisation à outrance…
« L’État estime le nombre de nouveaux cas en France à 26 500 par an. En réalité, ils seraient 65 000 et le nombre de malades probablement de 650 000 », dit-elle. Pourquoi cette sous-estimation ? « Pour de multiples raisons. En particulier parce que la France suit officiellement les directives de la Société américaine d’infectiologie, l’IDSA, dont il a été prouvé que certains responsables avaient des intérêts financiers en jeu. Encore peu de médecins français osent traiter différemment des directives car ils craignent des sanctions de la sécurité sociale, malgré des résultats excellents. »
La fermeture l’an dernier par l’Agence régionale de santé du laboratoire d’analyses biologiques strasbourgeois géré par Viviane Schaller illustre le conflit entre la médecine « officielle » et d’autres praticiens, français ou étrangers. Judith Albertat exposera la semaine prochaine au ministère de la Santé son expérience et les revendications des associations de malades : « Il faut écouter Mme Schaller, prendre en compte ses travaux pour mieux diagnostiquer, comprendre et traiter la maladie. »
Précautions simples
Aujourd’hui, son association participe à Lyon au rassemblement national inter-associatif contre la maladie de Lyme : « C’est le premier mouvement mondial de protestation contre le déni et l’ignorance relatifs à la borréliose de Lyme, porté par les associations de malades d’une trentaine de pays. » Les 15-16 juin prochains, cette association organise au palais des congrès de Strasbourg les Journées internationales d’information sur les maladies vectorielles à tiques, avec des interventions de huit médecins de plusieurs pays.
En attendant, puisque le printemps est revenu, et avec lui les tiques, pas de panique. Il faut se protéger lors des sorties en forêts ou dans les prés : manches longues, pantalons, chaussettes par-dessus les pantalons, chapeau… Et bien examiner tout son corps dès le retour. Pour bien retirer les tiques, se munir d’une pincette spéciale disponible en pharmacie. « Et désinfecter avec une huile essentielle de Tea tree ou de lavande, par exemple » , dit Judith Albertat, qui estime qu’il incombe à l’État de mener une vraie campagne d’information et de prévention du public, comme cela se pratique dans d’autres pays.