Pister la maladie de Lyme
Publié le : 25 Mai 2012 par Dr Jean-François Lemoine
Il faut parler de la maladie
de LYME qui s’écrit L Y M E … Il faut vraiment en parler parce que le
corps médical français doit faire son mea culpa. Il a longtemps
enseigné plutôt médiocrement une maladie très fréquente aux Etats-Unis
ou en Autriche, mais qui commence à toucher de plus en plus de nos
compatriotes. Mal connue, elle est donc mal diagnostiquée, alors qu’elle
peut être responsable de complications, en particulier neurologiques.
Le taux d’augmentation semble important : on est passé en France de quelques centaines à plus de 10 000 cas par an. 50 000 en Europe. Le responsable est une tique. Un mot sur cette « bestiole » que tout le monde croit connaitre… Il y en a 869 espèces toutes qui se nourrissent de sang, donc potentiellement vectrices de maladies. Mais quelques unes seulement ont une importance médicale, en raison des maladies humaines ou animales qu’elles occasionnent...
Dans la maladie de Lyme, c’est une tique particulière qui injecte un microbe que l’on appelle Borrelia burgdorferi. Il y a un malaise dans le corps médical parce que la maladie de Lyme est considérée comme une maladie émergente, c’est-à-dire non évoquée par les études médicales autrefois.
Ensuite il y a la flambée ; on estime, selon les situations géographiques, qu'il peut y avoir jusqu'à 30 % des tiques contaminées en France et jusqu'à 60 % en Autriche. Alors qu'aux États-Unis par exemple, on peut voir des panneaux prévenant les promeneurs qu'ils traversent une zone à risque, la maladie a été tardivement reconnue et suivie en France alors qu’en Autriche ou en Allemagne, le problème est depuis plus longtemps considéré comme un problème important de santé publique. Et puis, le diagnostic n’est vraiment pas facile.
On a plein d’explications pour ce développement extrêmement rapide; La multiplication des routes qui favorise une petite souris très infectée. Le changement climatique bien évidemment. Et le drainage des sols. La régression des prédateurs comme les lézards ou les jeunes grenouilles. Se rajoutent en effet au silence du corps médical un dossier écologique très tendance ; avec justesse d’ailleurs…
On doit craindre cette maladie, en France, plutôt au nord de notre pays, car très riche en tiques. La femelle est toujours à la recherche d’un bon repas, en général un animal et plutôt des petits mammifères. Mais ce peut aussi être un homme à qui elle pompera le sang pendant trois à cinq jours. Le festin terminé, elle se détache.
On ne peut pas l’en empêcher car la plupart du temps on ne s’en aperçoit pas.
De plus, pendant qu’elle se nourrit, elle est quasi impossible à éliminer. Ce n’est toutefois pas ce repas qui est responsable de la maladie, mais plutôt un microbe que la tique va inoculer dans notre sang pendant qu’elle se nourrit. Cette bactérie microscopique pénètre par l’intermédiaire de la salive et va s’attaquer à notre corps en l’absence de traitement.
Il y a un temps d’incubation mais qui est malheureusement très variable. Il va de deux jours à un mois. Ce qui ne permet pas toujours de relier les symptômes à une évasion champêtre ! Les symptômes sont eux aussi très variables. Ils vont de simples démangeaisons au point de morsure jusqu’à des poussées sur l’ensemble du corps.
Mais ce que la médecine redoute entre tout, ce sont les problèmes cardiaques, les douleurs des articulations, qui montrent où le microbe a élu son domicile, et enfin, surtout, des problèmes neurologiques qui sont souvent en fait le premier motif de consultation et qui perturbent le diagnostic. Car il n’est pas habituel dans notre pays de penser à une piqûre de tique devant une méningite, des paralysies anormales des membres ou du visage.
D’où de fréquentes erreurs de diagnostic… c’est en effet pourquoi dans la plupart des cas d’atteinte grave de la maladie de Lyme, le diagnostic s’est égaré, d’autant que, contrairement à de nombreuses autres infections, une simple prise de sang ne permet pas de certitude. C’est d’autant plus embêtant qu’au début de la maladie, les antibiotiques marchent plutôt bien. Ce qui est aussi facteur d’égarement…D’ailleurs, il existe des associations d’anciens patients qui sont très actives car ces malades sont très en colère – à juste titre – contre la médecine.
Alors, en cas de piqûre de tique, il faut retirer cette tique le plus vite possible avec des pinces fines en évitant des produits comme l’éther qui vont la faire régurgiter, donc augmenter le risque. Et puis voir très vite son médecin. Il existe un vaccin qui ne protégeait pas contre la tique européenne, qui a été retiré du marché. On attend toujours son successeur… Donc la seule prévention contre les morsures de tiques reste indispensable. Des répulsifs peuvent être appliqués, sur la peau ou sur les vêtements.
Le taux d’augmentation semble important : on est passé en France de quelques centaines à plus de 10 000 cas par an. 50 000 en Europe. Le responsable est une tique. Un mot sur cette « bestiole » que tout le monde croit connaitre… Il y en a 869 espèces toutes qui se nourrissent de sang, donc potentiellement vectrices de maladies. Mais quelques unes seulement ont une importance médicale, en raison des maladies humaines ou animales qu’elles occasionnent...
Dans la maladie de Lyme, c’est une tique particulière qui injecte un microbe que l’on appelle Borrelia burgdorferi. Il y a un malaise dans le corps médical parce que la maladie de Lyme est considérée comme une maladie émergente, c’est-à-dire non évoquée par les études médicales autrefois.
Ensuite il y a la flambée ; on estime, selon les situations géographiques, qu'il peut y avoir jusqu'à 30 % des tiques contaminées en France et jusqu'à 60 % en Autriche. Alors qu'aux États-Unis par exemple, on peut voir des panneaux prévenant les promeneurs qu'ils traversent une zone à risque, la maladie a été tardivement reconnue et suivie en France alors qu’en Autriche ou en Allemagne, le problème est depuis plus longtemps considéré comme un problème important de santé publique. Et puis, le diagnostic n’est vraiment pas facile.
On a plein d’explications pour ce développement extrêmement rapide; La multiplication des routes qui favorise une petite souris très infectée. Le changement climatique bien évidemment. Et le drainage des sols. La régression des prédateurs comme les lézards ou les jeunes grenouilles. Se rajoutent en effet au silence du corps médical un dossier écologique très tendance ; avec justesse d’ailleurs…
On doit craindre cette maladie, en France, plutôt au nord de notre pays, car très riche en tiques. La femelle est toujours à la recherche d’un bon repas, en général un animal et plutôt des petits mammifères. Mais ce peut aussi être un homme à qui elle pompera le sang pendant trois à cinq jours. Le festin terminé, elle se détache.
On ne peut pas l’en empêcher car la plupart du temps on ne s’en aperçoit pas.
De plus, pendant qu’elle se nourrit, elle est quasi impossible à éliminer. Ce n’est toutefois pas ce repas qui est responsable de la maladie, mais plutôt un microbe que la tique va inoculer dans notre sang pendant qu’elle se nourrit. Cette bactérie microscopique pénètre par l’intermédiaire de la salive et va s’attaquer à notre corps en l’absence de traitement.
Il y a un temps d’incubation mais qui est malheureusement très variable. Il va de deux jours à un mois. Ce qui ne permet pas toujours de relier les symptômes à une évasion champêtre ! Les symptômes sont eux aussi très variables. Ils vont de simples démangeaisons au point de morsure jusqu’à des poussées sur l’ensemble du corps.
Mais ce que la médecine redoute entre tout, ce sont les problèmes cardiaques, les douleurs des articulations, qui montrent où le microbe a élu son domicile, et enfin, surtout, des problèmes neurologiques qui sont souvent en fait le premier motif de consultation et qui perturbent le diagnostic. Car il n’est pas habituel dans notre pays de penser à une piqûre de tique devant une méningite, des paralysies anormales des membres ou du visage.
D’où de fréquentes erreurs de diagnostic… c’est en effet pourquoi dans la plupart des cas d’atteinte grave de la maladie de Lyme, le diagnostic s’est égaré, d’autant que, contrairement à de nombreuses autres infections, une simple prise de sang ne permet pas de certitude. C’est d’autant plus embêtant qu’au début de la maladie, les antibiotiques marchent plutôt bien. Ce qui est aussi facteur d’égarement…D’ailleurs, il existe des associations d’anciens patients qui sont très actives car ces malades sont très en colère – à juste titre – contre la médecine.
Alors, en cas de piqûre de tique, il faut retirer cette tique le plus vite possible avec des pinces fines en évitant des produits comme l’éther qui vont la faire régurgiter, donc augmenter le risque. Et puis voir très vite son médecin. Il existe un vaccin qui ne protégeait pas contre la tique européenne, qui a été retiré du marché. On attend toujours son successeur… Donc la seule prévention contre les morsures de tiques reste indispensable. Des répulsifs peuvent être appliqués, sur la peau ou sur les vêtements.
Cependant, leur efficacité
demeure limitée et en plus, ils ne sont pas dénués de effets secondaires
indésirables. Leur emploi ne dispense donc, en aucune manière, de
respecter les précautions d'usage : le port de vêtements adaptés, ne pas
oublier de mettre une grande couverture sur le sol avant de faire sa
sieste sous les bois, là où rôde le plus cet animal peu sympathique et
ne pas hésiter à en parler au médecin en cas de rougeurs et de
démangeaisons bizarres….