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f : Rappels :
- Le symptôme fatigue est indispensable.
- Les co-infections ne sont pas rares (1/5 des cas).
- Il n’est pas toujours facile de faire la part entre cause psychique et cause infectieuse ; qui « s’auto-entretiennent » (cf boucle du schéma initial).
C RÉSULTATS EN FONCTION DES SÉROLOGIES
Sérologies
|
nombre patients
|
Très bons résultats
|
Résultats mitigés
|
Echecs
|
IgA CP
|
78
|
68 ( 87%)
|
7
|
3
|
IgG CP
|
24
|
14 ( 58%)
|
6
|
4
|
IgG/IgM MP
|
17
|
14 ( 82%)
|
2
|
1
|
IgA CT
|
8
|
6 ( 75%)
|
1
|
1
|
IgG CT
|
10
|
8 ( 80%)
|
2
|
0
|
TOTAL
|
137
|
110 ( 80%)
|
18 (13%)
|
9 (7%)
|
Ce taux de 80 % de succès est superposable à celui
que l’on retrouve dans les autres études internationales.
I Chlamydiae Pneumoniae :
- IgA positives ou limites: 87% de succès thérapeutique (78 cas)
- IgG positives
seules: 58% de succès (24 cas)
IgA =
Critère sérologique très fiable pour le diagnostic et le suivi : Se négativent après traitement.
II Mycoplasma Pneumoniae :
- IgG et/ou IgM positives : 82% de succès (17
cas)
Les IgA et les IgG sont tous deux des critères sérologiques fiables (négativation en 6 mois après
traitement)
III Chlamydiae Trachomatis :
- IgA positives: 75% de succès, (8 cas)
- IgG positives seules: 80% de
succès (10 cas)
Important : Pour Chlamydia Pneumoniae, il faut demander les IgA, et les IgG.
Les IgM ne sont pas un bon reflet de l’infection chronique (ne s’élèvent qu’en cas de primo-infection,
cf Savyon-diagnostics). Malheureusement, de nombreux laboratoires d’analyses médicales rendent leurs résultats en IgM et IgG seulement.
- 37 cas exploitables (sur 68) : 20 cas de négativation des IgA
9 cas de nette diminution des IgA (moins de 1,5 fois le seuil)
6 cas de diminution des IgA.
2 cas d’IgA inchangées 1 an après traitement.
0 cas d’IgA augmentées.
IV Hors étude : D’autres pathogènes sont responsables d’infections chroniques avec des tableaux cliniques similaires.
En pratique, on retrouve des sérologies positives à Borrelia, Rickettsia et Coxiella, avec le même taux de succès thérapeutique (80% environ).
Si toutes ces sérologies sont négatives, et que le tableau clinique correspond à celui décrit plus haut, on constate encore 50 % de succès thérapeutiques ...
Explications :
- Il existe d’autres germes, reconnus comme pathogènes, qui sont aussi transmis par les
arthropodes ou
autres animaux : Bartonella, Babesia, Ehrlichia, Chlamydia Psittaci,
Chlamydophila Pecorum, C. Abortum dont les sérologies n’ont pas été demandées.
- Le Pr Garth Nicolson retient souvent comme pathogène principal dans ces tableaux
cliniques Mycoplasma Penetrans et Mycoplasma Fermentans, qui ne sont pas dépistables en pratique courante.
- Les anticorps peuvent
être absents malgré la présence de la bactérie : infection trop ancienne ? ou système immunitaire déficitaire ? Immuno-déficience
induite par la Borreliose ? (selon le Dr Burrascano (USA) : en cas de sérologie de Lyme initiale négative : il
existe une possibilité de positivation secondaire de cette sérologie après 2 mois de traitement antibiotique (système immunitaire qui se
« réveille »)
- Enfin, il existe
toujours des faux négatifs. Dans le cas de la Borreliose, les dernières études de Vodjani évoquent 30% de faux négatifs avec la
technique classique Elisa.
IV TRAITEMENT
A ACTIONS POSSIBLES
Selon le schéma initial, on constate que l’on peut agir à différents niveaux :
Améliorer l’Hygiène de vie, agir sur le Stress psychique (Psychothérapie, Psychotropes) prescrire des Antioxydants, des Immunostimulants, des Antibactériens naturels, des Antifongiques.
Mais le traitement des infections chroniques par Antibiotiques est incontournable
(action sur les deux flèches rouges du schéma initial).
Dans cette étude, le traitement antibiotique était donné seul pendant les 2 premiers mois. En fonction des résultats, si nécessaire, on pouvait ensuite y associer des anti-oxydants, des immunostimulants naturels ou des antifongiques.
B PRINCIPES DU TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE
1 : Détruire les formes actives bactériennes par cures d’antibiotiques ciblés sur les germes intracellulaires (macrolides, cyclines).
Durée d’une cure : 15 à 20 jours
Nécessité d’une pause entre chaque cure (de 10 jours environ), pour :
a- Voir si le patient rechute. Une seule cure de 20jours n’est jamais suffisante et, en cas
d’arrêt du traitement, la rechute est systématique, même si presque tous les symptômes
avaient disparu. Ils réapparaissent les uns après les autres, en moyenne pendant la
2ème
semaine de fenêtre thérapeutique. Cette rechute signerait le réveil des formes
dormantes.
b- Noter le délai de rechute : si ce délai est précoce (< 5 jours), la charge bactérienne est
importante et cela pronostique une durée de traitement plus longue ( > 8
mois).
c- Noter quels
sont les symptômes qui réapparaissent les premiers:
les rechutes ultérieures, même tardives, se manifesteront toujours par
ces mêmes symptômes (important pour la prise en
charge)
d- Augmenter
l’adhésion au traitement: les symptômes ayant rechuté pendant la pause de 10 jours disparaissent à nouveau en 24 à 48
heures lors de la 2ème cure. Le patient constate ainsi que son amélioration ne relevait ni du hasard, ni d’un effet placebo…!
Certains auteurs, comme le Pr Garth Nicolson, préconisent une posologie plus élevée et une durée de 6 semaines de cure d’antibiotiques. Est-ce plus efficace ? En tout cas, cela semble entraîner plus de réaction d’Herxeimer, plus d’intolérance et plus de risque d’interruption de traitement.
En pratique : 18 jours par mois de Azithromycine (1cp à 250 mg/j), ou 20 jours de Spiramycine (6 millions/j) ou Cyclines (200 à 300 mg/j de Doxycycline)
L’utilisation des autres macrolides est possible. A noter que les macrolides à 14 carbones seraient moins efficaces sur certains mycoplasmes ?
Rappel : 16 carbones : Spiramycine, Josamycine
15 carbones : Azithromycine
14 carbones : Erythromycine, Clarithromycine, Roxithromycine,
Si le traitement s’avère totalement inefficace après la 1ère cure, il est licite de changer de classe thérapeutique (Macrolide/Cyclines)
Le traitement n’est pas poursuivi si l’amélioration n’est pas jugée suffisante après 2 cures.
Important : Un suivi exhaustif de tous les symptômes est fondamental car le nombre de symptômes est souvent élevé. Refaire après chaque cure un interrogatoire symptôme par symptôme, et noter les symptômes améliorés, disparus et persistants (voire aggravés) pour se rendre compte objectivement de l’amélioration, car ce n’est pas toujours les symptômes les plus invalidants qui disparaissent les premiers.
D’autre part, il est surprenant de constater à quel point les patients oublient, quand ils vont mieux, certains symptômes qui pourtant les génaient quotidiennement depuis plusieurs années !! On s’habitue vite à aller bien …
En cas de bonne réaction au traitement, après 20 jours, 50 % au moins des symptômes retenus devraient s’être amélioré ou avoir disparu.
On s’attend ensuite à une progression de 10% minimum à chaque cure de 20 jours.
Après la 3ème ou 4ème cure, on peut augmenter la durée de la pause, et ne reprendre la cure suivante que lors de la rechute des symptômes. On espacera ainsi de plus en plus les cures d’antibiotiques jusqu’à la guérison.
2 : Si après 3 cures, on constate toujours une rechute précoce, on peut associer METRONIDAZOLE (Flagyl) de 1000 à 1500 mg/j pendant 5 à 10 jours par mois:
- D’après le Dr David Wheldon (UK), le Métronidazole aurait une action sur les formes dormantes de Chlamydiae Pneumoniae (appelées « crytic body » par le Pr Charles Stratton/ USA). Le métronidazole est aussi actif sur les formes cryptiques de Borrelia (Dr J Burrascano)
- Il existe là aussi avec le Métronidazole un risque de réaction d’Herxeimer (mais cela confirme l’efficacité).
- Attention à l’effet antabuse et la tolérance digestive moyenne
- Par ailleurs, dans les cas d’amélioration incomplète ou de rechutes régulières, il faut se méfier de la co-infection par Borrelia (avec sérologie négative) et savoir réorienter le traitement vers un antibiothérapie plus spécifique de la borréliose (Ceftriaxone)
3 : Durée du traitement:
Elle est très variable ; Il faut traiter tant qu’il existe des symptômes, sinon l’on risque une rechute.
- Si IgA positives ou limites à Chlamydia Pneumoniae : durée moyenne = 4,5 cures, durée minimale = 2 cures, maximale = 12 cures.
Durée plutôt plus importante si IgA plus élevées, ou si pathologie plus ancienne.
- Pour Mycoplasma Pneumoniae, la durée moyenne est de 3,5 cures
Arrêt du traitement quand 90 à 100% des symptômes ont disparu.
Selon expérience personnelle :
- Durée plus courte si mycoplasmes: 3,5 cures en moyenne
- Durée plus longue: - si rechute précoce lors des fenêtres thérapeutiques
- si moins de 50% des symptômes sont améliorés après la première cure
- pour certaines pathologies (fibromyalgie, autisme)
Les patients allant mieux, se sentent guéris et ont tendance à arrêter trop tôt le traitement…
Mais même avec un traitement bien conduit, la possibilité de rechute existe.
Si une rechute doit avoir lieu, elle se fait généralement avant les 6 mois qui suivent l’arrêt de traitement. Dans ce cas, on reprend une cure de 15 jours. Puis on surveille.
Faut-il considérer le patient comme guéri si l’on ne constate pas de rechute pendant 1 an ?
Aujourd’hui, sur les 137 patients, 3 ont présenté une rechute après plus de 2 ans sans symptômes ; D’autres peut-être suivront ?
Ces rechutes tardives ne sont pas exceptionnelles d’après le Dr Bottero (qui a 20 ans d’expérience sur le sujet)
S’agit-il de rechutes (réveil des formes dormantes) ou de ré-infestations ?
Dans tous les cas, une cure d’antibiotiques de 15 jours est à nouveau nécessaire.
Remarque : La plupart de ces patients avaient initialement un traitement de fond (Anti-dépresseurs, neuroleptiques, tranquillisants, antalgiques, IPP …). Parallèlement à l’amélioration, environ 80 % de ces traitements ont été réduits puis abandonnés.
- http://www.cpnhelp.org