collecte section Bourgogne

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Philippe RAYMOND suite INFECTIONS CHRONIQUES A CHLAMYDIAE PNEUMONIAE, TRACHOMATIS ET MYCOPLASMA PNEUMONIAE

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 f :   Rappels :
 
-  Le symptôme fatigue est indispensable.
 
 - Les co-infections ne sont pas rares (1/5 des cas).
 
-  Il n’est pas toujours facile de faire la part entre  cause psychique et cause infectieuse ; qui « s’auto-entretiennent » (cf boucle du schéma initial).
 
 
 
 
          C   RÉSULTATS EN FONCTION DES SÉROLOGIES
 
 
 
Sérologies
nombre patients
Très bons  résultats
Résultats mitigés
Echecs
IgA CP
78
68  ( 87%)
7
3
IgG CP
24
14  ( 58%)
6
4
IgG/IgM MP
17
14  ( 82%)
2
1
IgA CT
8
6   ( 75%)
1
1
IgG CT
10
8   ( 80%)
2
0
TOTAL
137
110 ( 80%)
18 (13%)
9 (7%)
 
 
Ce taux  de 80 % de succès est superposable  à  celui que  l’on retrouve  dans  les  autres  études internationales.
 
 
I   Chlamydiae Pneumoniae :
 
                    - IgA positives ou limites: 87% de succès thérapeutique (78 cas)
                           - IgG positives seules: 58% de succès (24 cas)
 
      IgA = Critère sérologique  très fiable pour le diagnostic et le suivi : Se négativent après traitement.
 
II   Mycoplasma Pneumoniae :
 
                     - IgG et/ou IgM positives : 82% de succès (17 cas)
 
Les IgA et les IgG  sont tous deux des critères sérologiques fiables (négativation en 6 mois après traitement)
 
 
III  Chlamydiae Trachomatis :
 
                     - IgA positives: 75% de succès, (8 cas)
                     - IgG positives seules: 80% de succès  (10 cas)
 
 
 
Important : Pour Chlamydia Pneumoniae, il faut demander  les IgA, et les IgG.
Les IgM ne sont pas un bon reflet de l’infection chronique (ne s’élèvent qu’en cas de primo-infection, cf  Savyon-diagnostics). Malheureusement, de nombreux laboratoires d’analyses médicales rendent leurs résultats en IgM et IgG  seulement.
 
Un suivi des sérologies a été effectué tous les 3 à 6 mois après la fin du traitement pour vérifier leur négativation.
 
Pour Chlamydia Pneumoniae : Négativation des IgA  6 à 18 mois après la fin du traitement :
- 37 cas exploitables (sur  68) : 20 cas de négativation des IgA
                                                  9  cas de nette diminution des IgA  (moins de 1,5 fois le seuil)
                                                  6 cas de diminution des IgA.
                                                  2 cas d’IgA inchangées 1 an après traitement.
                                                  0 cas d’IgA augmentées.
 
 
       IV Hors étude : D’autres pathogènes sont responsables d’infections  chroniques  avec des tableaux cliniques similaires.
En pratique, on retrouve des sérologies positives à  Borrelia, Rickettsia et Coxiella, avec le même taux de succès thérapeutique (80% environ).
Si toutes ces sérologies sont négatives,  et  que  le tableau clinique correspond à  celui décrit plus haut, on constate encore 50 % de succès  thérapeutiques ...
 
Explications :
-      Il existe d’autres germes, reconnus comme pathogènes, qui sont aussi transmis par  les arthropodes ou autres animaux : Bartonella, Babesia, Ehrlichia, Chlamydia Psittaci, Chlamydophila Pecorum, C. Abortum dont les sérologies n’ont pas  été demandées.
-      Le Pr Garth Nicolson  retient souvent comme pathogène  principal dans ces tableaux cliniques    Mycoplasma Penetrans et  Mycoplasma Fermentans, qui ne sont pas dépistables en pratique courante.
-       Les anticorps peuvent être absents  malgré la  présence de la bactérie : infection trop ancienne ? ou système immunitaire déficitaire ? Immuno-déficience induite  par  la  Borreliose ? (selon le Dr Burrascano (USA) : en cas de sérologie de Lyme initiale négative : il existe une possibilité de positivation secondaire  de cette sérologie  après 2 mois de traitement antibiotique (système immunitaire qui se « réveille »)
-       Enfin, il existe toujours des faux négatifs. Dans le cas de la Borreliose, les dernières études  de Vodjani évoquent  30% de faux négatifs avec la technique  classique  Elisa.   
 
 
 
 IV   TRAITEMENT
 
 
         A    ACTIONS POSSIBLES 
 
 
Selon le schéma initial, on constate que  l’on peut  agir  à  différents  niveaux :
Améliorer l’Hygiène de vie, agir  sur le Stress  psychique (Psychothérapie, Psychotropes) prescrire des Antioxydants, des Immunostimulants, des Antibactériens naturels, des Antifongiques.
 
Mais  le traitement  des  infections chroniques par  Antibiotiques est incontournable
(action sur les deux flèches rouges du schéma  initial).
 
Dans  cette étude, le traitement  antibiotique était donné seul pendant  les  2 premiers mois. En fonction des  résultats, si nécessaire, on pouvait  ensuite y  associer des  anti-oxydants, des immunostimulants naturels ou des antifongiques.
 
 
 
         B     PRINCIPES DU TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE
 
 
1 :     Détruire les formes actives bactériennes par cures d’antibiotiques ciblés sur les germes intracellulaires (macrolides, cyclines).
 
Durée d’une cure : 15 à 20 jours 
 
Nécessité d’une pause entre chaque cure (de 10 jours environ), pour :
 
a-  Voir si le patient rechute. Une seule cure de 20jours n’est  jamais suffisante et, en cas  
     d’arrêt du traitement, la rechute est systématique, même si presque tous les symptômes  
     avaient disparu. Ils réapparaissent  les uns après les autres, en moyenne pendant  la 2ème
     semaine  de fenêtre thérapeutique. Cette rechute signerait le réveil des formes
     dormantes.
b-  Noter le délai de rechute : si ce délai est précoce (< 5 jours), la charge bactérienne est 
      importante et cela pronostique une durée  de traitement plus longue ( >  8 mois).
c-     Noter quels sont  les symptômes qui réapparaissent les premiers: les rechutes ultérieures, même tardives, se manifesteront toujours par ces mêmes symptômes (important pour la prise en charge) 
d-    Augmenter l’adhésion  au traitement: les symptômes ayant rechuté pendant la pause de 10 jours disparaissent  à nouveau  en 24 à 48 heures lors de la 2ème cure. Le patient constate ainsi que son amélioration ne relevait ni du hasard, ni d’un effet placebo…!
 
Certains auteurs, comme le Pr Garth Nicolson, préconisent une posologie plus élevée et une  durée de 6 semaines de cure d’antibiotiques. Est-ce plus efficace ? En tout cas, cela  semble entraîner plus de réaction  d’Herxeimer,  plus d’intolérance et plus de risque d’interruption de traitement.
 
En pratique : 18 jours par  mois de  Azithromycine (1cp à 250 mg/j), ou 20 jours de Spiramycine (6 millions/j) ou Cyclines (200 à 300 mg/j de Doxycycline)
 L’utilisation des autres macrolides est possible. A noter que les macrolides à 14 carbones seraient moins efficaces sur certains mycoplasmes ?
Rappel : 16 carbones : Spiramycine, Josamycine
              15 carbones : Azithromycine
              14 carbones : Erythromycine, Clarithromycine, Roxithromycine,
 
 
Si le traitement s’avère totalement inefficace après la 1ère cure, il est  licite de changer de classe thérapeutique (Macrolide/Cyclines)
Le  traitement n’est  pas  poursuivi si l’amélioration n’est  pas jugée suffisante après  2 cures.
 
Important : Un suivi exhaustif de tous les symptômes est  fondamental car le  nombre  de  symptômes est  souvent  élevé. Refaire  après chaque cure un interrogatoire symptôme par  symptôme, et  noter les symptômes améliorés, disparus et persistants (voire aggravés)  pour se rendre compte objectivement de l’amélioration, car ce n’est pas toujours les symptômes les plus invalidants qui disparaissent les premiers.
D’autre part, il est surprenant de constater à quel point les patients oublient, quand ils vont mieux, certains symptômes qui pourtant les génaient quotidiennement depuis plusieurs années !! On s’habitue vite à aller  bien …
 
En cas de bonne réaction au traitement, après 20 jours,  50 % au moins  des symptômes retenus devraient s’être amélioré ou avoir disparu.
On s’attend ensuite à une  progression de 10%  minimum à chaque cure de 20 jours.
 
Après la 3ème ou 4ème  cure, on peut augmenter la durée de la pause, et ne reprendre la cure suivante que lors de la rechute des  symptômes. On espacera ainsi de plus en plus les cures d’antibiotiques jusqu’à la guérison.
 
2 :   Si  après 3 cures, on constate toujours une  rechute précoce, on peut associer METRONIDAZOLE (Flagyl)  de 1000 à 1500 mg/j pendant  5 à 10 jours par  mois:
 
   - D’après le Dr David  Wheldon (UK), le Métronidazole aurait une action sur les formes dormantes de Chlamydiae Pneumoniae (appelées « crytic body » par  le Pr  Charles Stratton/ USA). Le  métronidazole est  aussi  actif  sur  les  formes  cryptiques de Borrelia (Dr J Burrascano)
   - Il existe là aussi  avec le  Métronidazole un risque de réaction d’Herxeimer (mais cela confirme l’efficacité).
   - Attention à l’effet antabuse et la tolérance digestive moyenne
 
- Par ailleurs, dans les cas d’amélioration  incomplète ou  de  rechutes régulières, il faut se  méfier  de  la  co-infection par Borrelia  (avec sérologie négative) et savoir  réorienter le traitement vers  un antibiothérapie plus spécifique  de  la  borréliose (Ceftriaxone)
 
3 :  Durée du traitement: 
 
Elle est très variable ; Il faut traiter  tant qu’il existe des symptômes, sinon l’on risque  une rechute. 
     - Si  IgA positives ou limites à Chlamydia Pneumoniae : durée  moyenne  = 4,5 cures,  durée minimale = 2 cures, maximale = 12 cures.
Durée plutôt plus importante si  IgA  plus élevées, ou si pathologie plus ancienne.
      - Pour  Mycoplasma Pneumoniae, la  durée  moyenne est de 3,5 cures
 
Arrêt du traitement quand 90 à 100% des  symptômes ont disparu.
 
Selon expérience personnelle :
 
- Durée plus courte si mycoplasmes: 3,5 cures en moyenne
- Durée plus longue: - si rechute  précoce lors des fenêtres thérapeutiques
                                 -  si  moins de 50% des symptômes sont améliorés après la  première cure
                                 -  pour certaines pathologies (fibromyalgie, autisme)
 
Les patients allant mieux, se sentent guéris et ont tendance à arrêter  trop tôt le traitement…
Mais même avec un traitement bien conduit, la  possibilité de rechute existe.
Si une rechute doit avoir lieu, elle se fait généralement avant les 6 mois qui suivent l’arrêt de traitement. Dans ce cas, on reprend une cure de 15 jours. Puis on surveille.
 
Faut-il considérer le patient comme guéri  si l’on ne constate  pas de  rechute pendant 1 an ?
 
Aujourd’hui, sur les 137 patients, 3  ont  présenté une rechute après plus de 2 ans sans symptômes ; D’autres peut-être suivront ?
Ces rechutes tardives ne sont pas exceptionnelles d’après le  Dr Bottero (qui a 20 ans  d’expérience sur le sujet)
S’agit-il de  rechutes (réveil des formes dormantes) ou  de  ré-infestations ?
Dans tous les  cas, une  cure  d’antibiotiques de  15 jours est à nouveau  nécessaire.
 
Remarque : La plupart de ces patients avaient initialement un traitement de fond (Anti-dépresseurs, neuroleptiques, tranquillisants, antalgiques, IPP …). Parallèlement à l’amélioration,  environ 80 %  de ces traitements ont été réduits puis abandonnés.
 - http://www.cpnhelp.org