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Le laboratoire Schaller de Strasbourg harcelé par les autorités
La chasse aux sorcières continue à Strasbourg. Incroyable mais vrai. Par le canal des DNA
(Dernières Nouvelles d’Alsace) du 1er juin 2012 et du Journal Télévisé
de France 3 Alsace à 19 h du même jour, nous apprenons avec stupeur que
le laboratoire de biologie médicale Viviane Schaller à Strasbourg, sur
décision du préfet suite à une proposition de l’ARS (Agence régionale de
la santé) a été fermé au matin du 31 mai 2012. Mme Schaller n’entend
pas cesser son activité. Elle conteste les décisions des autorités
sanitaires. Au moment où nous publions, nous ne savons pas si le
laboratoire est fermé ou non.
Le laboratoire d'analyses médicales de madame Shaller effectue entre 12
000 et 15 000 tests de dépistage de la maladie de Lyme en France, par
an. Il est dans le collimateur des autorités depuis février 2012 où il a
déjà été fermé pour un mois.
Quel crime a commis la biologiste Mme Schaller et que lui reproche-t-on ?
Pas moins que d’appliquer des méthodes de diagnostic contestés pour
diagnostiquer la borréliose et de sortir de faux résultats qui font que
les malades diagnostiqués positifs sont en réalité négatifs. “Elle
utiliserait des procédures tout à fait particulières qui lui sont
propres et qui ne sont pas conformes aux bonnes pratiques
d’interprétation.” Ce qui en clair veut dire que tous les malades qui se
plaignent amèrement de très nombreux symptômes, très importants chez
certains, devraient être déclarés guéris et que leurs problèmes sont
imaginaires. Paradoxe total entre les déclarations des autorités et la
situation réelle des malades sur le terrain. Or les plaintes des malades
concordent avec les résultats sortis par ce laboratoire. A côté de
cette accusation, on note d’autres reproches plus ou moins importants
qui auraient pu se régler facilement à l’amiable avec un peu de bonne
volonté de part et d’autre.
Curieusement ce laboratoire spécialisé dans les tests de Lyme pratique
le test français “Elisa Vidas” moins sensible et en même temps le test
“Western Blot” allemand plus sensible et qui a été mis au point par des
scientifiques allemands. Ce dernier est couramment pratiqué dans ce pays
sans avoir posé le moindre problème de fiabilité depuis des années.
Alors pourquoi cet acharnement à fermer ce laboratoire ? Pour faire
taire les personnes et surtout ne pas inquiéter le peuple pour un
problème gros comme une maison qui saute aux yeux : il existe un énorme
problème de Lyme en France comme ailleurs. Un député français a soumis
récemment une question écrite au gouvernement qui parle de 900 000 cas
déclarés en Allemagne et 5 000 en France ! (Le nuage de Tchernobyl qui
s’est arrêté à la frontière franco-allemande, cela vous rappelle quelque
chose ?) Le problème serait identique chez nous.
Dans ce bras de fer, les enjeux financiers sont colossaux et la
réputation de certains professeurs hospitaliers pourrait être
éventuellement écorchée voire remise en question, ce qui est
inadmissible pour l’établissement médical. Il faut donc absolument faire
taire les gêneurs. La Sécurité sociale aurait gros à gagner en faisant
de la prévention, mais d’un autre côté les demandes des malades à se
faire reconnaître et à se faire soigner coûtera probablement beaucoup
plus cher surtout que ni diagnostic ni analyses ni thérapie ne sont au
point actuellement.
Les malades doivent courir de médecin en médecin pour trouver un
hypothétique spécialiste qui connaît le problème et qui veuille bien les
prendre en charge.
La polémique fait rage autour d’un problème épineux. Mme Schaller, dans
le reportage du soir 3 de France Alsace du 1er juin déclare : “Les
experts médicaux qui travaillent à l’hôpital et qui sont responsables de
la maladie de Lyme en France n’ont aucun intérêt à changer de méthode.
Ce sont aussi des personnes qui travaillent de concert avec un gros labo
qui fournit et fabrique pour plus de 50 % les techniques Elisa. Ce
laboratoire n’a donc pas d’intérêt à ce que l’on dise que les techniques
Elisa sont insuffisantes en admettant qu’elles donnent de faux
négatifs” (reportage FR3 Alsace, voir lien ci-dessous). Les nouvelles
prescriptions demandent aux experts de déclarer leurs éventuels rapports
avec l’industrie pharmaceutique qui met les produits sur le marché.
Quel organisme indépendant officiel a contrôlé cela ? Aucun débat
contradictoire n’a eu lieu pour clarifier la situation. Sommes-nous
encore une fois en face de prétextes fallacieux et multiples pour
protéger des intérêts commerciaux aux dépends des malades ? Voyons donc,
il n’y aurait pas anguille sous roche comme d’habitude dans ce genre de
conflits ?
J’ai assisté récemment à une réunion de l’association “Lyme Sans
frontières”. Ce que les malades racontent est ahurissant et vous font
dresser les cheveux sur la tête et personne ne leur vient au secours
pour les soutenir. Avant les élections présidentielles, LSF a entrepris
une action pour informer tous les parlementaires, tous bords confondus,
sur ce qui se passe en France concernant la maladie de Lyme. A ce jour
aucun homme politique n’a daigné leur répondre. Même le Pr Montagnier,
prix Nobel, qui milite avec son équipe pour la reconnaissance de la
maladie de Lyme chronique, n’a pas été entendu pour l’instant. C’est
scandaleux et surtout désolant pour les malades. Pour l’association LSF,
il ne s’agit pas de prendre position dans un sens ou dans l’autre mais
de dénoncer le “déni” qui existe en France, de soutenir et de défendre
les personnes concernées par la maladie de Lyme et de promouvoir la
recherche et l’information sur les diagnostics et les soins aux malades.
Nous ne sommes malheureusement pas aux USA où des associations de
malades peuvent se porter partie civile contre des médecins, des
laboratoires et autres industries pharmaceutiques. Légalement en France,
ce genre d’action est rejeté par la justice.
Qui pense à la situation des malades ? Ces derniers se sentent
actuellement seuls et délaissés sans aucun moyen pour se soigner à leur
guise. Ils sot littéralement démoralisés et effondrés.
Plusieurs médecins n’obtenant pas les résultats escomptés par les
traitements officiellement recommandés, c’est-à-dire une antibiothérapie
suivant de très anciennes directives officielles, essayent d’aider les
malades en prescrivant ou en appliquant des procédés naturels avec un
certain succès. Ils sont actuellement tous dans le collimateur des
autorités et certains commencent à avoir de sérieux ennuis. Le fameux
Tic-Tox, l’un des seuls produits en aromathérapie actifs sur le marché, a
été interdit de vente en France. Heureusement, les pharmacies
allemandes ont pris le relais pour en fournir aux patients français,
mais pour combien de temps encore ? Les nouvelles directives
européennes, qui vont en principe bientôt entrer en vigueur, vont voir
la plupart des compléments alimentaires disparaître du marché à moins
qu’un miracle de dernière minute n’arrête le projet. Que deviendront
les malades qui ont le droit de se soigner “autrement” mais qui ne
disposeront plus de la possibilité de le faire ?
“Sainte liberté française, pays des droits de l’Homme, priez beaucoup
pour les milliers de malades, car peu de prières ne suffisent plus”.
Richard HAAS
03 06 2012
http://alsace.france3.fr/info/deux-rives/strasbourg--fermeture-du-laboratoire-schaller--72565320.html?onglet=videos
Association Lyme Sans Frontières
associationlymesansfrontieres@gmail.com