a vie sur pause à cause d'une morsure de tique
Publié le 10/04/2012 à 10H00 | Mis à jour le 10/04/2012 à 16H23 - Vu 1362 fois
Aube - Jean-Claude Santune a d'abord cru à un AVC. C'est en fait la maladie de Lyme qui le paralysait. À l'origine, une morsure de tique…
Les béquilles sont encore debout, à côté de la porte d'entrée. « Je suis déjà content de pouvoir marcher sans déambulateur… » souffle Jean-Claude Santune. Cet habitant de Bouilly, 59 ans, a voulu témoigner de ce qu'est la maladie de Lyme, « pour que les parents soient informés, pour que les précautions soient prises… »
À l'origine de cette maladie mal connue, une morsure de tique infectée. Et après la morsure, des symptômes très divers, qui rendent le diagnostic difficile. Maux de tête, difficultés à se concentrer, problèmes d'estomac, engourdissement des membres… La liste est longue.
Pour Jean-Claude, tout a commencé par des douleurs à la nuque, début décembre. « J'ai pris des anti douleurs et c'est passé », raconte-t-il. Quelque temps après, il subit une hypersensibilité de la peau à certains endroits. Il ne supporte même pas ses vêtements. ça passe.
Mais ensuite apparaissent des maux plus violents, qui l'empêchent de dormir pendant une dizaine de jours au début du mois de janvier. Cette fois-ci, c'est au niveau des lombaires.
« J'avais tellement mal que mon médecin m'a envoyé au service rhumatologie du centre hospitalier de Troyes. » On le met sous morphine. Au bout de quelques jours il est paralysé du visage. Il pense à un AVC. « Je n'arrivais plus ni à manger ni à parler et ma femme était très inquiète… »
« Cette bactérie peut laisser des séquelles »
Très vite les jambes ne répondent plus. Les médecins pensent d'abord à une réaction à la morphine. En fait, une ponction lombaire révèle une infection du liquide céphalo rachidien.
C'est une méningite. « Il fallait déterminer si elle était due à une tuberculose, un herpès ou la maladie de Lyme. » C'est Lyme. Des bactéries qui ont envahi son corps à cause d'une simple morsure de tique dont il ne se souvient pas.
« Dans certains cas, les patients développent un érythème. Pas moi. » Il travaille à l'ONF, dans la gestion des forêts communales. « Mais les tiques ne sont pas qu'en forêt, on les voit partout, à la campagne. »
Quand a-t-il été piqué ? Nul ne le sait. C'est bien ce qui l'inquiète. « Les gens devraient être mieux informés, dans les écoles, les collectivités. ça n'est pas anodin… »
Et Jean-Claude sait de quoi il parle. Quatre semaines d'antibiotiques par intraveineuse l'ont cloué au lit, à l'hôpital. S'en sont suivies des semaines de rééducation fonctionnelle puis des séances de kinésithérapie encore aujourd'hui.
D'abord arrêté pendant trois mois, le médecin a doublé la période de son congé maladie. Fatigue et douleurs sont le lot de ce quinquagénaire.
« Je n'ai pas encore récupéré toutes mes facultés, confie-t-il. Il faut savoir que plus cette maladie est prise en charge rapidement, moins c'est grave. Si on laisse traîner, cette bactérie tordue gagne du terrain et peut laisser des séquelles… » En l'absence de traitement et dans 10 % des cas, la maladie peut évoluer vers des complications neurologiques invalidantes (paralysie faciale, méningite, atteintes de nerfs), des manifestations cutanées, articulaires (arthrite du genou) ou plus rarement, vers une atteinte du cœur ou de l'œil.
En France, la maladie se développe entre avril et octobre, principalement dans l'Est.
L'Est Eclair
article de l'Est Eclair ( la derniere phrase ........c'est partout !!! )