Procès de la maladie de Lyme: la justice demande un supplément d'information
STRASBOURG - Le jugement attendu vendredi dans le procès de deux adeptes d'une méthode alternative pour détecter et soigner la maladie de Lyme a été repoussé au 14 mai 2013, le tribunal correctionnel de Strasbourg ayant demandé un supplément d'information.
Un an de prison avec sursis et 30.000 euros d'amende avaient été requis le 18 septembre contre Viviane Schaller, ex-directrice d'un laboratoire d'analyses médicales strasbourgeois, et Bernard Christophe, diplômé en pharmacie, soupçonnés d'escroquerie à l'assurance maladie et exercice illégal de la pharmacie.
Mme Schaller, 64 ans, est poursuivie pour avoir appliqué pendant des années, sur des milliers de patients dans toute la France, un protocole de test non homologué par les autorités sanitaires, ce qui a conduit la Sécurité sociale à plus de 192.000 euros de remboursements indus. M. Christophe, 63 ans, a fabriqué et commercialisé hors du cadre réglementaire un remède contre la maladie de Lyme baptisé Tic Tox.
Les deux prévenus ont salué la décision du tribunal. Les juges ont compris qu'il y avait un problème de fond, technique et scientifique, a déclaré à l'AFP Mme Schaller.
Ce procès a déclenché une polémique qui était indispensable pour lancer le débat, qui m'a été refusé par les experts depuis six ans, a-t-elle ajouté.
Pour M. Christophe, le tribunal a enfin compris que nous n'étions ni des charlatans, ni des escrocs, et que ce type de procès n'aurait jamais du avoir lieu en correctionnel.
Ce procès survient alors que des milliers de patients et des professionnels de santé contestent la manière dont on détecte et on soigne en France la borréliose de Lyme. Cette maladie infectieuse mais non contagieuse est due à une bactérie (borréliose) transmise par les piqûres de tiques, et peut provoquer des troubles invalidants et douloureux, notamment neurologiques, articulaires et musculaires.
(©AFP / 28 septembre 2012 10h17)